Les exportateurs marocains de fruits et légumes vers le Royaume-Uni à travers l’Apefel et l’Amcom ont récemment adressé une lettre au ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, rapporte Aujourd’hui Le Maroc dans sa livraison du 29 mars.
Le quotidien indique que les professionnels demandent une intervention du ministre afin d’obtenir pour les produits maraîchers marocains un traitement équivalent à celui en vigueur pour leurs concurrents européens. La même source rappelle ainsi que le Maroc avait signé un accord avec le Royaume-Uni en continuité de l’accord de libre-échange qui le lie avec I’UE, et que ledit accord, conclu en prélude de la sortie de l’Angleterre de l’Union européenne, prévoit un volume de contingents avoisinant les 40.000 tonnes (du 1er octobre au 31 mai). Il faut savoir que si la quantité dépasse ce seuil, les exportateurs marocains payent des droits de douane.
Cité par Aujourd’hui Le Maroc, Fouad Benabdeljalil, président de l’Amcom, fait observer que cette quantité est très limitée par rapport au potentiel du Maroc et par rapport aux besoins du marché anglais. Notons par ailleurs que les fruits et légumes exportés sur le marché du Royaume-Uni sont soumis au paiement des droits de douane suite à l’épuisement des contingents à droits nuls consentis par l’accord Maroc-UK, entré en vigueur le 1er janvier 2021. «Le fait que nous soyons obligés de payer des droits de douane en Angleterre aujourd’hui pèse lourdement sur le revenu des producteurs. Et par conséquent, les producteurs préfèrent maintenant orienter leurs produits vers le marché européen plutôt que sur le marché anglais. C’est-à-dire que ces droits de douane défavorisent aussi le marché anglais», explique Fouad Benabdeljalil.
«Selon les deux associations, ces droits de douane grèvent lourdement les recettes des producteurs maraîchers. Ils représentent entre 8% du prix payé au producteur pour les tomates rondes et jusqu’à 30% pour les concombres par exemple», souligne Aujourd’hui Le Maroc.
Pour sa part, le président de l’Amcom souligne que la mise en place des droits de douane est destinée à protéger le marché intérieur contre des importations qui pourraient pénaliser la production locale. Or, la période qui va du mois d’octobre au mois de mai est une période de contre-saison pour le marché anglais, c’est-à- dire où il n’y a pas de production. «Dans leur lettre, les deux associations marocaines pensent également que cette situation constitue une distorsion de concurrence car elle élève simplement les charges des produits marocains par rapport aux productions européennes», conclut le journal.