Après un weekend tendu en Turquie, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur l’impact de ce que certains nomment déjà "le printemps turc" sur les rapports du pays avec le Maroc. Mais l’arrivée ce lundi du premier ministre turc au Maroc, Tayyip Erdogan, est l’occasion pour la presse de faire le point sur les liens économiques, mais également politiques entre les deux pays."Maroc-Turquie, l’économie et plus encore", résume à ce titre Les Eco de ce lundi 3 juin, qui met en avant "l’intensification des échanges commerciaux entre le Maroc et la Turquie". Cependant, poursuit le journal, "pour le PJD, qui entretient de bonnes relations avec l’AKP (parti d'Erdogan), il s’agit d’une visite symbolique à fort enjeu politique".
Un modèle pour le PJD ?
Cette visite "est porteuse de plusieurs messages", souligne l’éditorialiste de Aujourd’hui le Maroc. Selon le quotidien, "elle confirme, en effet, les bonnes relations entre le PJD et l’AKP, mais "aussi les ambitions économiques turques". Et l’éditorialiste de L’Economiste d’expliquer : "Parce que le PJD turc a accédé au pouvoir par les urnes, il est regardé comme un modèle par le PJD marocain". "La visite de Erdogan accompagné d'une "énorme délégation" (300 chefs d’entreprises), devrait ainsi réunir les opérateurs économiques des deux pays", poursuit le journal économique. Mais au-delà du volet économique qui "reste à densifier malgré l’accord de libre-échange", explique le journal, "cette rencontre maroco-turc porte également des enjeux diplomatiques". "La crise syrienne devrait être un des sujets d’échange entre le Premier ministre et les autorités marocaines", soutient L’Economiste.
Le fait que le Maroc soit la première escale de la tournée d'Erdogan et dans la région du Maghreb est un signal fort de la part du gouvernement turc. Néanmoins, il apparaît qu’au delà de l’entente politique, les enjeux économiques sont au premier plan de cette rencontre de haut niveau. L’accord de libre-échange entre les deux parties est déjà un point de départ, mais il faudra encore renforcer les échanges économiques. Pour L’Economiste, "Ankara est aujourd’hui plus qu’une puissance régionale au Moyen-Orient", une région de laquelle le Maroc tente de se rapprocher.