La mise en œuvre de la réforme du régime de change a été l’un des sujets phares du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM). Citant Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM, L’Economiste soutient, dans son édition du jour, que si le calendrier de la réforme n’est pas encore déterminé, celle-ci sera «graduelle et chaque passage à l'étape supérieure requerra certains pré-requis (soutenabilité budgétaire, réserves de change confortables....)». Parmi ces préalables, «les travaux sur le ciblage de l'inflation sont en bonne voie». Leur réalisation ouvrira la voie à la deuxième phase de la réforme qui, comme le fait remarquer le quotidien, pourrait avoir «un effet de levier pour améliorer sa compétitivité». Et d'ajouter que la première étape de la flexibilisation n’a pas vraiment changé les choses. «L'activité des salles des marchés demeure normale et le coût des couvertures n'a pas connu de changements significatifs».
L’autre sujet qui a canalisé le débat concerne l'entrée en vigueur de la norme IFRS 9 qui obligera les banques a être plus pointilleuses, notamment quant aux dépassements sur la facilité de caisse. D’où un appel des autorités monétaires à «changer certaines habitudes». En effet, parmi les apports de l'IFRS 9, il y a le provisionnement des créances saines. Le journal y voit «un changement radical de philosophie qui impactera le secteur en fonction des modalités d'application qui seront retenues par la Banque centrale». Des calculs d'impact pour déterminer l'effort supplémentaire en termes de fonds propres sont en cours. Ils permettront également à BAM de calibrer ses exigences pour ne pas gêner le financement de l'économie. L’avis des commissaires aux comptes est primordial. Il permettra de «trouver le dosage le moins lourd possible pour les banques». Sans oublier que l'entrée en vigueur de l'IFRS 9 induira la révision du plan comptable. «Les changements à introduire ont été validés par le Comité des Etablissements de Crédit et seront incessamment soumis au Conseil national de la comptabilité», révèle L’Economiste. Pour avoir le temps de réagir, les banques auront jusqu'à juillet 2018 pour publier leurs états de synthèse du premier trimestre.
Sur le volet de la concurrence, le management de la Banque centrale ne tolérera aucune entente sur les taux d'intérêt, dans un contexte où le coût moyen du crédit a augmenté de 27 points de base à 5,53% en 2017.La Banque centrale compte mieux contrôler les données que lui transmettent les banques sur les conditions appliquées à la clientèle. En cas de manquements, BAM promet d’être sévère, souligne le quotidien.