Énergie: le Maroc proche de libérer ses richesses gazières, selon le cabinet londonien GlobalData

Gisement gazier TE-10, à Tendrara (province de Figuig, l'Oriental) dont le permis d'exploitation est détenu par le groupe britannique Sound Energy. 

Gisement gazier TE-10, à Tendrara (province de Figuig, l'Oriental) dont le permis d'exploitation est détenu par le groupe britannique Sound Energy.  . Sound Energy/Twitter

Selon GlobalData, le Maroc est sur le point de libérer le potentiel de deux importants projets gaziers, pouvant rajouter 70 millions de pieds cubes par jour de gaz naturel au mix énergétique du pays au cours des cinq prochaines années, soutenant son ambition de réduire sa dépendance au charbon et aux importations.

Le 21/03/2021 à 21h01

Le dernier rapport de GlobalData, une société d'analyse de données et de conseil, basée à Londres, révèle que le Maroc est sur le point de libérer son potentiel gazier. Selon cette étude, "Morocco Exploration & Production", le Royaume possède près de 700 milliards de pieds cubes de réserves dans les développements annoncés à ce jour.

"La croissance productive devrait se matérialiser avec le lancement de la première phase de Tendrara, qui prévoit de fournir des volumes de gaz d’ici la mi-2022. Le gisement Offshore d’Anchois, découvert en 2009, devrait commencer à produire en 2024 et sera le plus grand développement gazier entrepris au Maroc. Pour les deux projets, l’obstacle majeur reste l’obtention d’un financement adéquat, car aucun des deux opérateurs ne dispose de fonds suffisants pour entreprendre seul ces développements", indique GlobalData dans un communiqué, citant l’analyste Santiago Varela.

L’opérateur en charge du site d’Anchois, Chariot Oil & Gas, a bataillé ces dernières années pour convaincre les investisseurs de soutenir le financement du développement de ce projet. En 2020, la société a retraité avec succès des données sismiques qui ont conduit à une amélioration des ressources récupérables.

En outre, la société a annoncé l’intérêt porté par Africa Finance Corporation et d’une banque d’investissement multinationale pour financer le projet, ainsi qu’un protocole d’accord pour la vente de gaz avec le ministère marocain de l’Energie.

Ces derniers développements rapprochent le Maroc de l’exploitation de son plus grand gisement de gaz, et une décision finale d’investissement devrait être prise cette année, ajoute le communiqué.

"Le Maroc n’a pas réussi à développer ses principales découvertes de gaz à ce jour, principalement parce que le pétrole a été la ressource préférée au gaz. Mais avec l’accent mis récemment sur le gaz, un cadre fiscal attractif et une forte demande intérieure, les opérateurs internationaux poussent fort pour développer les ressources du pays", explique Santiago Varela. 

"Bien que la rentabilité des projets de Tendrara et d’Anchois semble tentante, il n’est pas encore clair si les opérateurs actuels seront en mesure de finaliser le financement nécessaire au développement des champs. La sécurisation des capitaux est le dernier obstacle sur la voie du déblocage des ressources gazières du pays", conclut le communiqué de GlobalData.

Par Ayoub Khattabi
Le 21/03/2021 à 21h01