C'est parti pour le méga projet d'interconnexion électrique entre le Maroc et le Portugal, nous annonce L'Economiste dans son édition du lundi 8 août. L'ouverture des plis portant sur l'étude de faisabilité de ce projet est prévue, justement, pour ce lundi. Et cela se passe aussi bien au Maroc qu'à la Direction générale de l'énergie et de la géologie portugaise. Ceci, car les concurrents doivent préparer une seule offre en deux versions, l’une à soumettre à la partie marocaine et l'autre au partenaire portugais. Le chantier devrait, selon le calendrier établi, être réalisé de manière à ce que l'échange électrique soit effectif à partir de 2020. Cette échéance est prévue également pour la mise en œuvre de l'accord de Paris sur le climat avec, à la clé, un financement de 100 milliards d'euros pour l'économie verte.
Si la sécurisation de l'approvisionnement énergétique constitue un axe privilégié, la pénétration des énergies renouvelables est aussi primordiale pour les deux pays. Le Maroc et le Portugal ont engagé des programmes de déploiement de ces énergies. Rabat prévoit d'atteindre un taux de pénétration de 42% à l'horizon 2020, principalement grâce à l'éolien et au solaire, pour la satisfaction de ses besoins électriques. Le Portugal, fort de ses ressources en mêmes énergies, envisage d'atteindre un taux de 31% à la même échéance et affiche, toutefois, une avance par rapport à son partenaire marocain, puisque l'objectif est déjà réalisé à 83%. Par ailleurs, les deux pays disposent de parcs de production plus variés et adossés à des moyens de stockage sophistiqués, comme les stations de transfert d'énergie par pompage. De plus, les deux pays poursuivent leurs efforts de diversification des sources d'énergie en accueillant des terminaux gaziers, ainsi que des infrastructures de stockage du gaz naturel liquéfié. Le Portugal dispose déjà d'un terminal dans la région de Sines, alors que le Maroc est en phase de lancement du projet de Jorf Lasfar.
La liaison projetée d'une capacité de 1.000 mégawatts devrait donc renforcer les échanges d'électricité entre le Maroc et l'Europe et, au-delà, entre le Vieux continent et l'Afrique, via le Maroc. L’objectif est d'intégrer le Maroc dans le système énergétique régional.Pour rappel, depuis 1997, une liaison via un câble sous-marin relie le pays à l'Espagne. Elle est dotée d'une capacité de 700 mégawatts. En 2006, le système a été consolidé pour porter sa capacité à 1.400 mégawatts.