A chaque crise son lot d’opacité et de manque de visibilité. Alors, quand le ralentissement de l’activité économique est palpable, les opérateurs se tournent vers la rétention du cash, créant «un cercle vicieux peu bénéfique pour la bonne marche des affaires», constate La Vie Éco dans sa livraison hebdomadaire.
A en croire l’hebdomadaire qui cite des experts, ce conditionnement culturel résiste même quand les trésoreries, lors d’une conjoncture difficile, seraient bien garnies et permettraient de régler les paiements sans délai. «Les entreprises préfèrent ne pas payer en attendant d’y voir plus clair», précise la même source.
Conséquence directe d’un tel conditionnement culturel, l’allongement des délais de paiements. Ces derniers dépassent aujourd’hui en moyenne les 170 jours chez les très petites structures. Idem pour les PME dont les délais ont augmenté ces deux dernières années de 12 jours pour atteindre 129 jours.
Un constat partagé par une étude élaborée par Allianz Trade. Celle-ci confirme la situation peu confortable que traversent les opérateurs du monde des affaires, laquelle n’arrange pas la bonne tenue des transactions commerciales dans les différents secteurs productifs, relève La Vie Éco dans sa livraison hebdomadaire.
L’étude se base sur l’indice de complexité du recouvrement développé par Allianz Trade. Celui-ci mesure «à quel point il est difficile de récupérer un impayé, pour une entreprise, dans un pays donné», explique l’hebdomadaire. Dans ce classement, le Maroc est 39e sur 49 pays représentant 90% du PIB mondial et 85% des flux commerciaux internationaux. Le Royaume a obtenu un score de 57 points, en légère baisse par rapport à la précédente édition. «Il représente un niveau de complexité très élevé», souligne l’étude.
Au Maroc, le délai moyen de recouvrement est élevé, tandis que le comportement de paiement des entreprises se dégrade avec des paiements s’effectuant entre 120 et 150 jours en moyenne. Toujours selon le rapport, «diverses procédures d’insolvabilité sont disponibles au Maroc, mais elles restent complexes, lentes et généralement inefficaces en matière de recouvrement de créances». Par ailleurs, l’exposition des exportateurs marocains à la complexité de la collecte internationale est élevée.