Lundi 3 février, nous avons mis en ligne à 14h53 un article intitulé "Casablanca Finance City s’offre DSK à 2,5 millions d’euros". Quarante minutes plus tard, Le Moroccan Financial Board (MFB) envoie un démenti à toute la presse, à l’exception de Le360. Le site d’information, auteur de l’article incriminé, ne reçoit pas le démenti de l’information diffusée dans cet article. L’erreur est inhérente au travail journalistique. Nous le savons et savons aussi que corriger une erreur fait partie de notre métier. Nous n’aurions eu aucun mal à corriger l’information du consulting de DSK pour le compte de Casablanca Finance City (CFC) si nous avions eu le moindre doute sur sa véracité. Or, nous sommes sûrs de nos sources et nous reconfirmons que DSK a été engagé pour une mission de consulting pour le compte de CFC et que ses honoraires s’élèvent à 2,5 millions d’euros.
Maintenant, il existe deux points dans la gestion de cette information par le MFB qui méritent attention :
1- Le360 a reçu le démenti du MFB, hier, à 19h01. C’est-à-dire quatre heures après les autres supports de presse, dont certains ont relayé le démenti. Pourquoi le MFB n’a pas cherché à démentir l’information de Le360 chez Le360 comme cela est universellement admis ? Pourquoi avons-nous été dans un premier temps exclus de la liste des journaux qui ont reçu le communiqué de presse ? Mieux : La respectable et institutionnelle agence la MAP a repris dans une dépêche le démenti d’un organisme, chargé, comme le définissent ses statuts, du pilotage d’une place financière ! Lequel démenti se rapporte à la non signature d’un contrat avec un consultant ! En somme, la MAP consacre toute une dépêche à une place financière qui dément avoir engagé un consultant !
Est-ce que cette extraordinaire mobilisation a trait à la personnalité du consultant ? DSK n’est ni persona non grata au Maroc, ni une personne hostile aux intérêts du pays. Il est souvent invité avec les honneurs au Maroc pour donner des conférences ou s’exprimer dans des colloques, comme lors de son intervention au forum de Paris-Casablanca le 5 février 2013 au Hayat Regency devant une audience constituée du gratin des décideurs financiers et économiques au Maroc. Qu’est-ce qui justifie alors la précipitation avec laquelle le MFB a rédigé un démenti et les moyens mobilisés pour le diffuser ? A voir l’agitation du MFB, on serait presque porté à croire qu’une information de ce genre pourrait cacher d’autres choses.
2-Le communiqué du MFB est bref : "Certains médias se sont fait l'écho d'une fausse information selon laquelle Le Moroccan Financial Board aurait engagé comme conseiller M. Dominique Strauss-Kahn. Le Moroccan Financial Board n'a aucun contrat de consulting ni avec M. Strauss Kahn ni avec le cabinet CMS Lefebvre et tient à démentir formellement cette information". Le langage choisi dans ce communiqué est habile, mais ne remet pas en question le fond de l’information. A aucun moment, il n’est dit dans le communiqué que DSK n’accomplit pas une mission de consulting relative au CFC. Stricto sensu, DSK n’est pas lié par un contrat au Moroccan Financial Board. Effectivement, le MFB n’est pas la partie contractante avec DSK. Car c’est un autre organisme marocain qui est la partie signataire du contrat de consulting de DSK et qui est aussi la partie qui paie les honoraires de DSK. Lesquels honoraires sont perçus pour une mission de consulting relative à la place financière de Casablanca que pilote le MFB. Il serait très surprenant que le MFB ne soit pas au courant des consultants qui travaillent pour son compte. Les prochains jours risquent d’apporter bien d’autres révélations.