Douanes: une transformation en profondeur entre digitalisation, ciblage et lutte anti-fraude

Administration des Douanes et Impôts indirects.

Revue de presseEn 2024, l’Administration des douanes et impôts indirects a franchi un nouveau cap. Entre saisies record, recettes additionnelles de plus de 6 milliards de dirhams et dématérialisation accélérée des procédures, l’ADII combine modernisation digitale et contrôle ciblé pour renforcer à la fois la protection du marché national et la fluidité des échanges commerciaux. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 26/08/2025 à 20h32

Avec 6,24 milliards de dirhams de recettes additionnelles et des saisies record, l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) a signé en 2024 une année exceptionnelle, marquée par le renforcement de ses contrôles et l’accélération de sa transformation digitale. C’est ce que relève le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 27 août.

La sous-facturation reste l’un des principaux défis pour les douanes. Pour y faire face, l’ADII a renforcé son arsenal analytique en intégrant des outils de ciblage avancés dans son système Badr. Résultat: 64 études sectorielles ont permis de mettre à jour 336 indicateurs de valeur propres à chaque filière et d’automatiser la détection des anomalies.

Cette stratégie a porté ses fruits. 5,39 milliards de dirhams ont été recouvrés grâce aux redressements liés à la valeur déclarée, contre 4,07 milliards en 2023, soit une hausse de 32%.

Parallèlement, la lutte contre les circuits illégaux a enregistré des avancées notables. «Les saisies de résine de cannabis ont presque doublé, atteignant 38 tonnes, tandis que les drogues dures saisies ont triplé pour dépasser 750 kg. La contrebande demeure un axe prioritaire», écrit L’Economiste. 284 millions de dirhams de marchandises illicites ont été interceptés, en progression de 7,7% par rapport à 2023. L’ADII attribue ces résultats à un dispositif combinant renseignement opérationnel, contrôles ciblés et coopération accrue avec la Brigade nationale des douanes.

Le marché du tabac illustre cette efficacité. Les saisies de cigarettes de contrebande ont chuté de 58% pour tomber à un niveau historiquement bas (254.000 unités), confirmant la baisse du taux de pénétration mesuré à 1,04% en 2024 contre 1,85% l’année précédente.

Malgré ce durcissement des contrôles, l’ADII s’efforce de faciliter la vie des opérateurs économiques. La digitalisation des procédures est devenue un levier essentiel. Les certificats d’origine sont désormais dématérialisés, y compris pour la ZLECAf et le SPC-OCI. De nouvelles plateformes en ligne couvrent la gestion des entrepôts, les déclarations en métaux précieux et le paiement multicanal des droits et taxes, lit-on encore.

Ces avancées ont eu un impact concret. 64% des déclarations obtiennent leur mainlevée en moins de quatre heures et le délai moyen de dédouanement à l’import a reculé d’1h26. Pour les exportateurs, cela se traduit par des gains de coûts et de compétitivité à l’international.

La transformation est également qualitative. Les contrôles ne sont plus massifs mais sélectifs, grâce au ciblage algorithmique. En 2024, le taux de sélectivité à l’import a atteint 20,4% et 8,9% à l’export. Ainsi, 73% des déclarations passent directement par le circuit vert, sans contrôle documentaire, tandis que seulement 16% sont orientées vers le circuit rouge impliquant une inspection physique.

L’ADII a par ailleurs renforcé sa coopération avec Interpol, les administrations douanières étrangères et les services nationaux de sécurité. Cette synergie a permis de mieux anticiper les nouvelles routes de fraude et de multiplier les saisies de devises, passées de 105 à 167 millions de dirhams (+59%). Le nombre de déclarations de devises aux frontières a également bondi de 24%, atteignant 15.572 dossiers.

Par La Rédaction
Le 26/08/2025 à 20h32