La traque à la fraude en matière de douane s’intensifie. Dans son édition du week-end, L’Economiste révèle les chiffres de la sous-facturation et de la contrefaçon. Ainsi, dans le premier cas, le journal avance un montant total des marchandises redressées en 2016 de 10,2 milliards de DH, en hausse de plus de 2 milliards par rapport à 2015. La douane est parvenue à encaisser près de 3 milliards de DH de droits et taxes additionnelles, marquant une progression significative par rapport à l’exercice précédent. Il faut dire que, dans sa lutte, l’Administration des douanes a élargi ses contrôle à différents secteurs, avec une concertation avec les associations professionnelles. Et, comme le précise Zouhair Chorfi, patron des douanes, dans les colonnes de L’Economiste, l’administration cible «les importations à enjeux significatifs en termes d’impacts», soit les dossiers les plus lucratifs, comme le précise un opérateur qui importe ses marchandises de Chine. Justement, il prétend que les produits provenant de l’Empire du milieu sont systématiquement majorés. De quoi donner l’impression que les douanes tentent de rattraper les manques à gagner induits par les ALE signés notamment avec l’Europe.
La concertation avec les fédérations et associations professionnelles permet à l’administration une meilleure organisation de son action. Une action qui ne se limite pas à la sous-facturation mais touche aussi à la contrefaçon et à la contrebande. Cependant, à ce niveau, les chiffres sont en baisse. En 2016, 2,25 millions d’articles ont été saisis contre 140 millions en 2015. Il faut dire que les demandes de protection des produits sont traitées selon un système d’information qui oriente les contrôle vers les marchandises susceptibles d’être contrefaites. Il reste aux détenteurs de droit de propriété industrielle et aux bénéficiaires exclusifs d’un droit d’exploitation d’en faire la demande en ligne.
Même tendance baissière pour les saisies en matière de contrebande. Celles-ci se sont réduites de moitié, à seulement 500 millions de DH saisis en 2016 contre 1 milliard en 2015. Cela est dû soit à un durcissement des contrôles, soit à l’ingéniosité des fraudeurs. Toujours est-il que la saisie de cigarettes a été drastiquement réduite, avec 12,4 millions d’unités contre 20 millions en 2015.