Trois jours après la tenue du conseil d'administration de la CGEM, les indiscrétions sur le contenu de la réunion commencent à sortir dans la presse. La dernière en date est l'envoi par la présidence de l'organisation patronale d'un courrier "au ton direct" sur les préoccupations du patronat. Au niveau de la CGEM, la Commission communication confirme bien l'existence d'un courrier. Cependant, "cela entre dans le cadre normal des échanges entre le secteur privé et le gouvernement", selon Neila Tazi, présidente de ladite commission. Ce que semble contester le patronat, ce sont surtout les positions politiques du gouvernement et des syndicats, notamment sur des questions qui concernent l'entreprise.Dans cette lettre qui accompagne le cahier revendicatif du patronat, Neila Tazi aurait estimé que l’entreprise marocaine avait suffisamment fait de concessions, surtout sur la question du dialogue social. Au niveau du patronat, beaucoup de chefs d'entreprises abondent dans le même sens. "Nous avons effectivement accepté la mise en place de l'indemnité pour perte d'emploi, et l'élargissement de la couverture médicale aux soins dentaires", estime le propriétaire d'une grande entreprise cotée à la Bourse de Casablanca. En retour, il n'y a pas de concession de la part "du gouvernement et des syndicats , ni sur la flexibilité de l'emploi, ni sur le droit de grève", estime le même chef d'entreprise.Le caractère acerbe du courrier n’occulte pas les classiques revendications de la CGEM. En effet, dans le cahier de doléances, Mariem Bensalah et son équipe reviennent sur les aspects liés à la fiscalité, le manque de compétitivité, mais aussi la rigidité du code du travail.
Le 12/03/2015 à 16h09