Dans un contexte de pénurie croissante des ressources hydriques, aggravée par la sécheresse et le dérèglement climatique, les autorités marocaines accélèrent la mise en place de solutions alternatives pour sécuriser l’accès à l’eau potable. Le programme national d’installation de 203 stations monoblocs, conçu par le ministère de l’Intérieur, s’inscrit dans cette stratégie d’urgence. La RAMSA, désignée comme maître d’ouvrage délégué, pilote la réalisation de ces unités de dessalement et de déminéralisation, qui doivent permettre de couvrir une partie essentielle des besoins des populations dans plusieurs régions du Royaume.
Le programme ne se limite pas à l’installation des stations. Il englobe la réalisation et l’équipement des forages, la conception et la modélisation des unités de potabilisation, l’exécution des travaux de génie civil, ainsi que la création du réseau d’adduction et son raccordement aux réseaux et réservoirs de distribution. S’y ajoutent l’installation des équipements électromécaniques et leur raccordement au réseau électrique public. Le groupement WATEC– Schiele Maroc a été mandaté pour la réalisation de l’ensemble des 203 stations monoblocs prévues dans ce vaste chantier national.
À Jnan Bouih, dans la province de Youssoufia, la nouvelle station - ou plus précisément le complexe de stations - constitue une avancée majeure pour l’alimentation en eau potable de la population locale. «Ce projet vise à produire de l’eau potable dans la zone de Jnan Bouih, avec une capacité d’environ 45 litres par seconde au profit des habitants», déclare Adil Daoudi, directeur adjoint de la Société Régionale Multiservices Marrakech-Safi.
Il précise que ce débit permet d’alimenter la ville d’Echemaïa, ainsi que plusieurs douars relevant des communes d’Ighoud, Jnan Bouih, Ras El Aïn et des zones rurales voisines. «La station fonctionne selon le procédé de l’osmose inverse, qui permet d’éliminer les sels présents dans l’eau et de produire une eau conforme aux normes internationales et nationales», ajoute-t-il.
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La mise en service de cette station s’inscrit dans le cadre du plan national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation. «L’investissement a été financé à 70% par l’État et à 30% par le ministère de l’Intérieur», informe Khalid Jrir, directeur provincial de la SRM Marrakech-Safi. «Cette station va nous permettre d’augmenter la capacité de production d’eau potable de la région, ce qui ouvre de larges perspectives pour généraliser le raccordement individuel dans la province», confirme-t-il.
L’ingénieur Oussama Fahim insiste sur la portée technique et humaine du projet. «Cette station, d’une capacité de 45 litres par seconde, permettra d’alimenter en eau potable de haute qualité les habitants des communes de Jnan Bouih et d’Echemaïa, soit environ 55.000 personnes», affirme-t-il.
Il rappelle que le complexe utilise la technologie de l’osmose inverse, l’une des plus avancées pour le traitement des eaux saumâtres et souterraines.
«Cette technologie moderne nous permet de produire une eau répondant pleinement aux normes nationales et internationales», explique-t-il. «Cette station a été conçue et réalisée entièrement par des compétences marocaines, depuis la planification et l’étude jusqu’à la fabrication», précise-t-il.
Avec l’entrée en service de ces stations monoblocs, la province de Youssoufia franchit une étape cruciale dans la sécurisation de son approvisionnement en eau potable. Ce projet mené dans l’urgence, mais avec précision, s’inscrit dans une vision nationale plus large visant à renforcer la résilience hydrique face aux défis climatiques qui menacent durablement le Royaume.








