Le ministre délégué en charge du commerce extérieur reconnaît que la situation de la balance commerciale s’est dégradée au cours de cette première partie de l’année. À fin juin 2016, le déficit a ainsi atteint 52 milliards de DH, ce qui représente une hausse de 15% par rapport à la même période 2015. Le taux de couverture, quant à lui, a perdu 1,8 point. Cette situation s’explique par «un retournement de conjoncture en faveur des importations des biens, dont le rythme de progression dépasse celui des exportations avec des taux de croissance respectifs de 4,8 et 2,7% à fin juillet», explique Mohammed Abbou. Selon le ministre, les biens d’équipement et les demi-produits ont fait exploser la facture des importations, avec des hausses respectives de 21,7% et 7,1%.
Mohamed Abbou préfère cependant voir la moitié pleine du verre en avançant que ces chiffres «augurent de la dynamique d’investissement et d’exportation caractérisant certains secteurs tels que les énergies renouvelables, l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire et les infrastructures ferroviaires». Autrement dit, les métiers mondiaux dont les exportations sont supposées résorber le déficit de la balance commerciale continuent, en réalité, de l’aggraver.
Peut-être que la politique d’intégration industrielle permettra de résoudre ce problème. En attendant, les biens d’équipement continuent de peser sur la balance commerciale. C’est le cas également des produits alimentaires et des biens finis qui ont connu des progressions respectives de 15,5% et 15,2%, en raison de la hausse de 45% des importations de voitures de tourisme. Du côté des exportations, le ministre rassure. Elles ont gardé leur tendance haussière pour être tirées par des secteurs comme l’automobile (+19%), l’aéronautique (+9,3%) et l’électronique (+44%). Et, malgré la régression des exportations de phosphate, Mohammed Abbou soutient que «le déficit serait globalement maîtrisable».
Pour ce qui est de la structure des marchés clients, le ministre se réjouit du fait que la part de l'Europe, qui reste encore le marché principal du royaume, régresse en faveur de l’Afrique. En d’autres termes, le Maroc est moins dépendant d’un marché qui semble saturé, en faveur d’un autre dont le potentiel n’est plus à prouver.