Data centers: un essor stratégique porté par le cloud, l’IA et la 5G

Un Data Center. DR

Revue de presseFace à l’explosion des données et à l’arrivée imminente de la 5G, le Maroc se positionne comme un hub africain pour les infrastructures numériques, alliant croissance économique, souveraineté numérique et transition énergétique. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 23/09/2025 à 19h39

Le marché marocain des data centers connaît une dynamique sans précédent. L’essor du cloud, la multiplication exponentielle des données, l’offensive de l’intelligence artificielle et l’arrivée imminente de la 5G, prévue pour novembre prochain, font de la capacité locale de stockage et de traitement des données un enjeu urgent pour le Royaume, indique L’Economiste dans son édition du mercredi 24 septembre. Dans ce contexte, les échanges numériques se multiplient à un rythme effréné, imposant aux entreprises et aux institutions des infrastructures fiables et sécurisées.

Les data centers deviennent ainsi incontournables pour stocker des volumes massifs de données, souvent sensibles. À l’échelle internationale, le segment hyperscale est projeté à 593 milliards de dollars d’ici 2030, porté par une croissance annuelle de 20 à 30% des revenus cloud auprès des géants américains et chinois tels qu’Amazon Web Services (AWS), Microsoft, Google, Meta, IBM, Alibaba ou Tencent.

Selon le rapport Morocco Data Center Market: Investment Analysis & Growth Opportunities, le Maroc se distingue parmi les pays africains à forte croissance dans ce secteur. «Le marché local devrait enregistrer un taux de croissance annuel moyen de 6% d’ici 2026, pour atteindre un investissement global de 328 millions de dollars», écrit le quotidien.

Du point de vue international, le département américain du Commerce considère le Maroc comme «l’un des marchés porteurs pour les entreprises américaines dans le domaine des télécoms», en particulier pour les activités liées à la virtualisation, au cloud computing, au big data et à la cybersécurité. «Ces perspectives se traduisent par des investissements significatifs», note L’Economiste. Oracle multiplie ses implantations à Casablanca, Orange Maroc s’associe à AWS pour créer un data center de dernière génération, et l’opérateur historique IAM signe un partenariat stratégique avec Google Cloud, pour un investissement avoisinant les 3 milliards de dirhams (environ 300 millions de dollars).

Orange Maroc prévoit d’ouvrir d’ici fin 2025 un centre de données dernier cri, garantissant que toutes les données produites et traitées au Maroc y restent, conformément aux exigences de souveraineté numérique, lit-on encore.

Un autre projet majeur, situé à Dakhla, illustre l’ambition du Royaume de combiner performance numérique et durabilité environnementale. Porté par Naver Cloud, Nvidia, Nexus Core Systems et Lloyds Capital, ce méga data center hyperscale de 500 MW sera entièrement alimenté par des énergies renouvelables locales, solaires et éoliennes. Au-delà du stockage de données, le campus vise également à digitaliser les systèmes énergétiques, de la production à la distribution, renforçant ainsi la transition énergétique et la souveraineté numérique du Maroc.

«Dans le cadre des premières assises de l’intelligence artificielle organisées à Rabat en juillet dernier, la ministre de la Transition numérique, Amal El Fellah Seghrouchni, a signé une convention avec Deemah AlYahya, fondatrice de l’Organisation de coopération numérique», rappelle L’Economiste. Cette initiative, baptisée Green Cloud Morocco, ambitionne de positionner le Maroc comme hub régional des infrastructures numériques durables. Le projet prévoit la création de trois «usines d’IA», dont un data center vert capable de réduire jusqu’à 70% les émissions de CO2 et les coûts énergétiques, contribuant aux objectifs nationaux de transition numérique responsable.

Au niveau global, le marché des data centers reste largement dominé par les États-Unis, qui comptaient 5 300 centres en 2023, soit cinq fois plus que le Maroc (476 centres). En Europe, l’Allemagne mène le secteur avec plus de 500 data centers. Les pays les plus avancés incluent également le Royaume-Uni, la Chine, le Canada, l’Australie, les Pays-Bas, la France, le Japon, le Mexique, le Brésil et l’Inde.

«Malgré un fort potentiel, le continent africain accuse un retard notable dans le développement de ses infrastructures numériques», note L’Economiste. Lors de l’Africa Data Center tenue la semaine dernière à Casablanca, les experts ont souligné le manque d’investissements et d’attractivité pour ce type d’infrastructures à forte valeur ajoutée. Le marché reste majoritairement anglophone, limitant l’attractivité pour les investisseurs internationaux, notamment francophones.

Aujourd’hui, le Maroc dispose d’une capacité installée d’environ 25 à 30 MW, loin derrière l’Afrique du Sud (400 MW). Cependant, avec le projet de Dakhla, la capacité nationale passera à 500 MW, plaçant le Royaume sur la carte africaine et internationale des data centers hyperscale.

Par La Rédaction
Le 23/09/2025 à 19h39