Lors d’un point de presse dans la capitale, à l’issue de la quatrième et dernière réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib pour l’exercice de 2023, le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a annoncé l’initiation d’un projet de loi, actuellement en cours de préparation, pour réguler les crypto-actifs, relaie Aujourd’hui le Maroc de ce jeudi 21 décembre.
Selon Abdellatif Jouahri, «l’objectif principal de cette législation est d’aligner les régulations marocaines sur les standards internationaux concernant les crypto-actifs, selon une approche rigoureuse, afin de protéger les investisseurs et garantir la stabilité du système financier».
Le wali de Bank Al-Maghrib a aussi affirmé que l’institution qu’il dirige progresse activement dans ses projets, relatifs à une Monnaie nationale de Banque centrale (MNBC), et a expliqué qu’un groupe de travail, en collaboration étroite avec des experts techniques et le Fonds monétaire international (FMI), se consacrait à l’avancement de ce projet.
Un rapport récent sur la MNBC, actuellement en cours d’analyse par BAM, se focalise sur l’usage potentiel de cette monnaie pour favoriser l’inclusion financière, fondamentale aux pays en développement, a expliqué Abdellatif Jouahri, qui estime que la MNBC pourrait jouer un rôle important dans l’amélioration de la traçabilité, la réduction des coûts et des délais des transactions.
Alors que les activités liées aux échanges de monnaies électroniques sont pour le moment interdites, les Marocains se retrouvent pourtant à être de grands détenteurs de cryptomonnaies.
En 2022, le Maroc s’est classé à la vingtième place mondiale des adoptions de monnaies virtuelles, sur 155 pays, selon The 2023 Geography of Cryptocurrency Report, édité par Chainalysis, le spécialiste américain de la blockchain.
Le Royaume s’est même classé devant le Kenya (à la 21e place). Dans le continent, seul le Nigeria a fait mieux, se plaçant à la seconde place.
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ce sont ainsi 7,2% des échanges mondiaux de cryptomonnaies qui ont eu cours entre juillet 2022 et juin 2023, pour un volume financier de 389,8 milliards de dollars.
Et en tout, ce sont 1,15 million de Marocains qui ont possédé des actifs virtuels en 2022, indique le think tank Policy Center for New South.
Jusqu’ici, Bank Al-Maghrib se limitait à alerter les autorités publiques sur les risques, insistant sur ceux liés à l’absence de protection des consommateurs, ainsi que ceux liés au blanchiment de capitaux et au non-respect des réglementations en vigueur, dont la législation des cours d’échanges de devises et des marchés de capitaux. Le vent semble avoir tourné, depuis.