Crédit immobilier: stagnation des taux malgré la baisse du taux directeur

Les taux appliqués aux prêts immobiliers sont resté stables, malgré la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib. (Photo d'illustration)

Les taux d’intérêt appliqués aux prêts immobiliers restent stables malgré la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib. Cette stagnation s’explique notamment par l’impact limité de la baisse du taux directeur sur la structure de financement des banques. Explications.

Le 09/09/2024 à 15h20

Contrairement aux attentes, l’impact de la baisse du taux directeur à 2,75% n’est pas encore ressenti par les souscripteurs de prêts immobiliers. Près de trois mois après l’inflexion décidée par Bank Al-Maghrib, les taux appliqués restent inchangés, révèle Bachir Benslimane Bellemlih, président-directeur général d’Afdal.ma, simulateur et comparateur de crédits immobiliers, contacté par Le360.

«Les taux les plus bas observés sur notre plateforme sont de 4,20% sur une durée de 7 ans, de 4,50% pour des durées de 7 à 15 ans, et de 4.65% pour des durées supérieures à 15 ans. Ces taux, en place avant la baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib, sont restés inchangés depuis, confirmant ainsi un statu quo», argumente-t-il.

Pas d’impact sur les transactions des MRE

D’après notre interlocuteur, la stagnation des taux d’intérêt peut s’expliquer par la structure de financement des banques, dont seulement 25% des ressources proviennent de la partie payante, directement influencée par le taux directeur. «Minime, cet impact n’a pas suffi pour provoquer un changement notable dans les taux appliqués aux crédits immobiliers», explique-t-il.

La baisse du taux directeur, qui a coïncidé avec les vacances estivales des Marocains résidant à l’étranger (MRE), n’a pas non plus eu un impact significatif sur les transactions effectuées par ces emprunteurs, qui profitent souvent du séjour au pays pour concrétiser des achats immobiliers.

«Nous avons constaté que les simulations de crédits réalisées par les MRE sur notre portail entre juin et août ont représenté 40% des simulations qu’ils ont effectuées depuis le début de l’année. Mais ce pic est moins lié à la baisse du taux directeur qu’à leurs propres habitudes d’investissement», confirme Bachir Benslimane Bellemlih.

«Il serait inexact d’attribuer la relative reprise de l’activité durant la période estivale à la baisse du taux directeur. Il s’agit avant tout d’un phénomène saisonnier bien ancré, plutôt que d’une réaction immédiate à la politique monétaire de Bank Al-Maghrib», souligne notre interlocuteur.

Par Elimane Sembène
Le 09/09/2024 à 15h20