Le Covid-19, c’est aussi un impact réel sur l’économie sociale et les milliers de coopératives désormais à l’arrêt. Or, il s’agit d’un tissu regroupant 560.000 adhérents, sans parler des personnes qui travaillent indirectement avec ces organisations. «C'est 4% de la population active que nous ne pouvons nous permettre de laisser sombrer sans rien faire», précise Youssef Hosni, directeur de l’Office du développement de la coopération (ODECO), cité par L’Economiste dans son édition du 11 mai.
Tout comme les autres entreprises, notamment les TPME, les coopératives ont été impactées par la crise, principalement sur le plan de la production et de la commercialisation. «A cause du confinement, il y a eu un déficit de matière première et la production a donc chuté. Mais le plus grand problème se situe au niveau de la commercialisation, sachant que c’est pendant les salons que les coopératives vendent leurs marchandises», explique le quotidien.
La solution pourrait venir du digital et du commerce électronique. C’est ce à quoi a réfléchi la cellule de veille mise en place depuis le déclenchement de la crise sanitaire, sur instruction du ministère de tutelle. A travers son site web, l’Office a d’abord diffusé l’ensemble des spots et capsules informationnelles sur les mesures prises par le gouvernement. Puis l’Office a lancé un appel à l’aide auprès de volontaires marocains disposant de compétences en matière de marketing et d’infographie, pour aider les coopératives à développer leur identité visuelle et les accompagner dans le marketing de leurs produits en encourageant une sorte de branding individuel des coopératives.
«250 volontaires (comprenant des personnes morales, des personnes physiques, des MRE, des associations,…) se sont enregistrés sur le site web de l’Office pour proposer bénévolement leur aide aux 820 coopératives inscrites sur notre site et qui en ont émis le besoin», indique Youssef Hosni, directeur de l’ODECO, cité par le quotidien.
La troisième étape consiste à aider ces coopératives à survivre en changeant de modèle de commercialisation. «Ainsi, des solutions de livraison à domicile, en collaboration avec une TPE spécialisée, ont été trouvées pour certaines. L’OCDEC a aussi été approché par des spécialistes pour créer plusieurs plateformes de commercialisation. Enfin, des pourparlers sont en cours avec Jumia et la Poste (Amana) pour ce volet», ajoute le quotidien.
Le secteur coopératif marocain compte plus de 27.000 coopératives, dont 35% sont des structures féminines. Ce secteur est dominé par les coopératives agricoles. Dans le monde agricole, certaines coopératives n’ont rien à envier à une PME en termes d’organisation et de part de marché… D’autres ont besoin d’un véritable soutien pour franchir le cap des 3 premières années.
