Dans un contexte marqué par l’essor du trading en ligne et l’influence croissante des réseaux sociaux, l’AMMC, régulateur de ce marché, alerte les traders et les conseillers en placements financiers sur une recrudescence de certaines pratiques illégales, à même de porter atteinte à la protection des investisseurs, et à l’intégrité du marché financier, indique le magazine hebdomadaire Challenge.
L’AMMC constate une multiplication de recommandations d’achat ou de vente de valeurs mobilières diffusées sur internet, notamment via les réseaux sociaux et les groupes privés de messagerie. Présentées comme des conseils désintéressés ou des opportunités exclusives, ces recommandations peuvent en réalité relever de l’exercice non autorisé de l’activité de conseil en investissement financier.
Or, cette activité est strictement encadrée par la loi n°19.14, qui impose l’obtention préalable d’un enregistrement auprès de l’AMMC. Cet agrément n’est pas une simple formalité: il garantit que le conseiller respecte des exigences rigoureuses en matière d’honorabilité, de compétence professionnelle et de gestion des conflits d’intérêts, autant de garde-fous destinés à protéger les investisseurs.
Au-delà de l’illégalité, certaines de ces recommandations peuvent dissimuler des manœuvres frauduleuses. L’AMMC met notamment en garde contre la pratique dite de la «bouilloire» ou «pump and dump», qui consiste à inciter le public à acheter massivement un titre afin d’en faire grimper artificiellement le cours, avant que les initiateurs ne le revendent pour réaliser un profit rapide, au détriment des autres investisseurs.
Parallèlement, écrit Challenge, le régulateur alerte sur la prolifération de plateformes de trading à caractère potentiellement frauduleux. Soigneusement mises en scène, ces plateformes affichent une apparence professionnelle et promettent des rendements élevés en un temps record. Certaines vont jusqu’à usurper l’identité de professionnels du marché afin de gagner la confiance des épargnants.
Le mode opératoire est souvent le même: diffusion de publicités trompeuses, incitation à effectuer un premier dépôt, affichage de gains fictifs pour encourager de nouveaux investissements, puis blocage des retraits et, à terme, disparition pure et simple de la plateforme.
L’AMMC rappelle que certaines plateformes de trading, notamment celles opérant sur l’or ou les devises, ne relèvent pas de son champ de supervision. Dans ces cas, la poursuite des escroqueries éventuelles relève du droit commun, ce qui rend la prévention d’autant plus cruciale.
L’Autorité souligne que l’exercice illégal du conseil en investissement financier, tout comme la diffusion d’informations financières fausses ou trompeuses, expose leurs auteurs à de lourdes sanctions pénales, incluant des peines d’emprisonnement et des amendes.
Pour l’AMMC, la première ligne de défense de l’investisseur reste la vigilance. Elle invite le public à se méfier des promesses de gains rapides et élevés, à vérifier systématiquement l’identité et l’agrément de ses interlocuteurs, et à faire preuve de prudence face aux conseils circulant sur les groupes privés de messagerie. L’Autorité recommande également de consulter la liste officielle des conseillers en investissement financier agréés, disponible sur son site internet, a-t-on lu dans Challenge.
Dans le cadre de sa stratégie de prévention, l’AMMC annonce par ailleurs la mise en place d’un dispositif digital de sensibilisation dédié à la lutte contre les escroqueries d’investissement. Elle rappelle enfin que son portail d’éducation financière, «Le marché des capitaux pour tous», est accessible au grand public afin de favoriser une meilleure compréhension du fonctionnement du marché et des principes fondamentaux de l’investissement.






