Conjoncture: Akhannouch vante les avancées sociales, mais…

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement au Parlement.

Revue de presseMalgré des budgets en forte hausse et des annonces répétées, la gestion sociale du gouvernement Akhannouch peine à convaincre. Entre promesses grandiloquentes et réalités sociales souvent décevantes, les citoyens marocains attendent toujours des avancées tangibles, loin des discours politiques bien rodés. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 16/07/2025 à 21h43

Lors de son intervention mardi devant la Chambre des conseillers, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch s’est félicité du déploiement d’un ambitieux projet de protection sociale, dont le coût a déjà atteint près de 32 milliards de dirhams en 2024. Une somme colossale censée traduire une véritable avancée pour les citoyens, indique le magazine Finances News Hebdo. Pourtant, derrière les chiffres et les annonces, la réalité sociale au Maroc semble bien éloignée de cet étalage de promesses.

Akhannouch a rappelé que le gouvernement s’est engagé à généraliser la protection sociale en élargissant notamment l’assurance maladie obligatoire de base, en lançant un programme d’aide sociale directe ou encore en étendant l’affiliation aux régimes de retraite. Il a aussi annoncé la généralisation prochaine de l’indemnité pour perte d’emploi, censée stabiliser la situation des travailleurs.

Sur le papier, ces mesures traduisent une volonté politique affichée de consolider un «État social moderne», dans la lignée du projet de Sa Majesté Mohammed VI. Une stratégie mise en avant pour répondre aux défis internes et externes. Mais il serait naïf de se contenter de cette rhétorique gouvernementale sans interroger la portée réelle de ces engagements.

Car si le budget alloué à la santé a bondi de 19,7 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards en 2025, comme le souligne Finances News Hebdo, les infrastructures hospitalières continuent de souffrir de sous-investissement et de dysfonctionnements chroniques, notamment dans les zones rurales. Les Marocains confrontés à des files d’attente interminables et à une qualité de soins inégale savent que l’augmentation budgétaire ne garantit en rien une amélioration tangible.

En matière d’éducation, la feuille de route 2022-2026 prévoit un budget impressionnant de plus de 85 milliards de dirhams pour 2025, avec une enveloppe supplémentaire prévue jusqu’en 2027. Pourtant, la persistance des inégalités scolaires, le manque de formation des enseignants et les taux élevés d’abandon scolaire témoignent d’un système encore loin des ambitions affichées.

La Charte nationale de dialogue social et les revalorisations salariales massives annoncées par Akhannouch (plus de 45 milliards de dirhams à l’horizon 2026) paraissent elles aussi déconnectées de la réalité quotidienne de millions de Marocains. Si la hausse générale de 1.000 dirhams nets par mois en deux phases, ainsi que l’augmentation du SMIG et du SMAG, peuvent sembler positives, elles restent insuffisantes face à la montée du coût de la vie et à la précarité grandissante.

Cette succession d’annonces généreuses masque en fait une gestion gouvernementale davantage centrée sur la communication politique que sur des résultats concrets et durables. Les chiffres, aussi impressionnants soient-ils, ne sauraient occulter l’inadéquation persistante entre les promesses d’un État social fort et les réalités vécues par la majorité des Marocains. Il y a une solution: il est urgent que le gouvernement Akhannouch passe du discours à l’action réelle.

Par La Rédaction
Le 16/07/2025 à 21h43