Alors que l’annonce d’une mauvaise campagne céréalière et les perspectives d’une croissance plus faible continuent d’alimenter les débats, l’aggravation du déséquilibre des comptes extérieurs vient assombrir le tableau économique.
Malgré la forte baisse de la facture énergétique, le déficit commercial s’est creusé de 5,5%, au terme du premier trimestre 2016, s’établissant à 37,3 milliards DH, écrit Bank Al-Maghrib dans sa note mensuelle de conjoncture de ce mois de mai.
Ce gap provient d’une hausse de 3,5 milliards DH ou 3,9% des importations à 94 milliards DH, plus importante que celle des exportations (+1,6 milliard DH ou 2,8% à 56,6 milliards DH).
La hausse des importations est due à la forte progression des achats de biens d’équipement à 25,2 milliards (+17%), à l’augmentation de 10,3% des acquisitions de demi-produits à 23,3 milliards, mais aussi à l’accroissement de 15,7% des achats de biens de consommation à 18,9 milliards (en lien avec la hausse de 43,8% des achats de voitures de tourisme et pièces y afférentes).
Pour ce qui est des produits alimentaires, les approvisionnements en blé ont augmenté de 10,5% à 3,5 milliards DH. Les importations des céréales risquent de s’étendre encore plus, suite à la mauvaise récolte attendue cette année.
Seule la facture énergétique s’est contractée de 31,7% à 11,2 milliards (contre 16,3 milliards en 2015 et 26,2 milliards en 2014) dans le sillage de la baisse de 21% des achats de produits bruts (Gas-oils et fuel) à 4,6 milliards DH (contre 6 milliards en 2015 et 9,1 milliards en 2014.
Repli des phosphatesCôté exportations, les ventes du secteur automobile ont bondi de 11,3% à 13,7 milliards (tirées par l’activité construction de Renault).
Les expéditions du secteur agricole et agro-alimentaire ont également augmenté de 5,5% (à plus de 14 milliards DH). De même, les livraisons du secteur du textile et cuir, après une baisse de 1,5% en 2015, se sont accrues de 3,2% (8,9 milliards), dopées par des livraisons de vêtements confectionnés.
En revanche, les ventes de phosphates et dérivés ont baissé de 4,9% à 9,2 milliards DH, en liaison avec la diminution de 16,1% des prix des dérivés de phosphates, en dépit de l’augmentation de 10,3% des quantités expédiées.
Pour ce qui est autres rubriques du compte extérieur, les recettes de voyage ont crû de 6,6% à 12,1 milliards DH. Les transferts des MRE ont progressé de 4% à 14,5 milliards. Quant aux investissements directs étrangers (IDE), leur flux net s’est contracté de 23,4% à 5,2 milliards DH à fin mars. Ce résultat s'expliquant notamment par la hausse de 1,6 milliard DH des cessions d’investissements. Les recettes de leur côté sont restées quasi-stables à 8,3 milliards sur ce premier trimestre.
Cela étant, les réserves internationales nettes à fin mars se sont améliorées de 29,6%, à 236,6 milliards DH, soit l’équivalent de 7 mois et 5 jours d’importations de biens et services, au lieu de 5 mois et 13 jours un an auparavant.