Concernant la mortalité des entreprises marocaines, Coface semble bien moins optimiste qu’Euler Hermes. Ainsi, l’assureur d’assurance-crédit s’attend, au terme de cette année, à une augmentation des défaillances d’entreprises de l’ordre de 10% seulement par rapport à 2015 alors que Coface, elle, prévoit une progression de 15%. Le nombre de défaillances serait alors de 6.800 en 2016, rapporte le quotidien L’Economiste dans son édition de ce lundi 15 mars.
Cité par le journal, Frédéric Louat, administrateur directeur-général chez Coface, affirme que «la mortalité des entreprises au Maroc a pratiquement doublé durant les cinq dernières années». Les principales causes de cette déconfiture: la difficulté croissante d’obtention de crédit ainsi que la conjoncture défavorable qui menace la survie des entreprises, déjà en crise.
D’après L’Economiste, les secteurs les plus touchés par ce phénomène dangereux pour la viabilité de l’économie marocaine sont l’industrie agroalimentaire, l’immobilier, le BTP et le commerce. En 2015, la construction représentait 73% du total des sinistres. Pour l’administrateur de Coface, «40% des défaillances d’entreprises ont été engendrés par des défauts de paiement». Il faut dire que ce sont les grandes entreprises qui paralysent l’activité des plus petites. Certains délais clients dépassent aujourd’hui les 120 jours. Pour Mahassine Ouadfel, expert-comptable et associée au cabinet A&A Africa, «faute de solution miracle, l’anticipation et la prise en considération de l’environnement des affaires restent les seules armes pour prévenir des incidents de paiements».
