Casablanca: ces projets titanesques qui transforment la capitale économique

Images aériennes de l'avancement de la transformation du nœud autoroutier de Sidi Maârouf. (A.Et-Tahiry/Le360)

Des entrées de la ville à ses grandes artères, en passant par les gares, le port et l’aéroport, Casablanca vit une véritable métamorphose urbaine. De nouveaux chantiers structurants redonnent du souffle à la métropole, promise à un nouveau visage.

Le 25/10/2025 à 18h31

Parmi les chantiers les plus emblématiques figurent ceux du réaménagement des accès de Casablanca, longtemps synonymes d’embouteillages chroniques. Ces projets visent à fluidifier la circulation et à renforcer la liaison entre le nord et le sud de la métropole.

Le carrefour Sidi Maârouf, véritable vitrine de ces travaux, se distingue comme le premier échangeur à trois niveaux du Maroc. Avec une enveloppe de 500 millions de dirhams, le projet est achevé à plus de 80% et devrait être livré avant la fin de l’année, en avance sur le calendrier initial.

Son architecture comprend huit ouvrages d’art — ponts et viaducs — ainsi que l’élargissement des autoroutes de contournement de Casablanca–Berrechid à cinq voies par sens, avec de nouveaux accès routiers pour une meilleure connexion. Ce nœud routier, traversé chaque jour par plus de 140.000 véhicules, deviendra un levier majeur de désengorgement de la circulation.

Autre chantier phare: le carrefour Aïn Harrouda, dont le taux d’avancement avoisine également 80%. Avec une enveloppe de 750 millions de dirhams, il s’agit de l’un des plus grands projets routiers du pays, conçu pour soulager le trafic entre Mohammedia Ouest et Aïn Harrouda, un axe fréquenté par 120.000 véhicules par jour.

L’ingénierie du projet prévoit huit voies par sens, douze ouvrages d’art, et un échangeur supérieur au-dessus de la zone industrielle de Mohammedia, ainsi qu’un nouvel accès reliant les autoroutes urbaine et de contournement. L’objectif: un trafic plus fluide entre le nord et le sud du Royaume.

Un complexe portuaire réinventé

En septembre 2025, le roi Mohammed VI a inauguré une série de projets de restructuration du complexe portuaire de Casablanca, pour un investissement global de 5 milliards de dirhams.

L’ambition: faire du port un hub industriel, logistique et touristique de référence.

Ces chantiers incluent la construction d’un nouveau port de pêche d’une capacité de 360 navires, pour 1,2 milliard de dirhams, un chantier naval moderne de 21 hectares doté d’un bassin sec de 240 mètres et d’une plateforme de levage de 9.700 tonnes, ainsi qu’un terminal de croisières capable d’accueillir 450.000 passagers par an. Un nouveau complexe administratif regroupera les services portuaires, douaniers et maritimes.

Une révolution dans le transport ferroviaire

Casablanca s’apprête également à accueillir une nouvelle génération de trains à travers un réseau ferroviaire urbain et périurbain estimé à 20 milliards de dirhams, lancé par le roi Mohammed VI.

Ce réseau comprendra trois lignes principales reliant les pôles stratégiques:

Ligne 1: entre le Grand Stade Hassan II à Benslimane et l’aéroport Mohammed V;

Ligne 2: entre le Grand Stade Hassan II et la gare Casa-Port;

Ligne 3: entre Casa-Port et l’aéroport Mohammed V; avec une fréquence pouvant atteindre un train toutes les 7 mn 30 s.

Un service express reliera également Casa-Port à l’aéroport toutes les 15 minutes, avec arrêt uniquement dans les gares principales.

Le projet prévoit en outre la création de dix nouvelles gares, dont celles de Casablanca Sud (Facultés), Oasis, Mers Sultan, Sidi Maârouf, Zenata, Sidi Bernoussi, Aïn Sebaâ, Hay Mohammadi et Nouaceur.

Pour répondre à la demande croissante en perspective de la Coupe du Monde 2030, 48 nouvelles rames de 1000 places chacune seront acquises pour un coût de 7 milliards de dirhams. Ces trains permettront de transporter 35 millions de passagers par an, tout en réduisant 100.000 tonnes de CO₂.

Le projet du Mahaj royal: un rêve qui renaît après 40 ans

Le 2 septembre 2025, le Conseil communal de Casablanca a validé en session extraordinaire l’accélération du projet du Mahaj royal, pour un budget de 2 milliards de dirhams.

Ce projet emblématique, longtemps resté à l’arrêt, prévoit la création d’un parc urbain de 50 hectares, appelé à devenir l’un des plus vastes de la ville.

Selon la Maire de Casablanca, ce projet s’inscrit dans une vision de ville durable et vivable, en complément d’autres programmes comme Anfa Park, le parc de l’Oulfa, le réaménagement de Karyan Central et la création d’espaces verts et sanitaires publics gratuits. «Ce n’est pas une convention ordinaire, mais un projet d’État qui hissera Casablanca au rang des métropoles mondiales», a-t-elle souligné.

Une nouvelle aérogare verte à l’aéroport Mohammed V

En juin 2025, les travaux de la nouvelle aérogare de l’aéroport Mohammed V ont officiellement démarré. Avec un investissement colossal de 15 milliards de dirhams, ce projet positionnera Casablanca comme hub aérien mondial à l’horizon 2030.

Conçue selon des standards écologiques et numériques de dernière génération, la nouvelle aérogare pourra accueillir 20 millions de passagers, portant la capacité totale du complexe à 35 millions par an.

Elle sera intégrée au réseau Al Boraq, reliant Rabat en 30 minutes et Marrakech en moins d’une heure.

Le projet, fruit d’une collaboration internationale entre les cabinets Ala Concept, RSHP Architects et Egis Bâtiments International, vise à faire de l’aéroport Mohammed V un modèle de performance énergétique et de durabilité environnementale.

Par Fatima Zahra El Aouni
Le 25/10/2025 à 18h31