Le secteur agricole se structure. Selon L'Economiste, dans son édition du 8 mars, plusieurs filières font désormais preuve de résilience à l'égard des aléas climatiques. C'est notamment le cas de l'arboriculture fruitière, des cultures industrielles, des maraîchages, voire de l'élevage. L'analyse sur une longue période fait également ressortir le poids de plus en plus important de ces filières dans la structure de la valeur ajoutée agricole. Mis à part les céréales, qui dépassaient les 30% en 2008 alors qu'elles se situent à moins de 20% actuellement, les 4/5e du Produit intérieur brut agricole (PIBA) évoluent favorablement. Sans compter que ces filières sont désormais sécurisées avec le retour des pluies accompagnées d'importantes chutes de neige, ce qui renfloue les barrages.
L'élevage est donc quasiment sauvé, même si le secteur doit encore capitaliser sur le disponible en termes d'alimentation. Les conditions climatiques et le plan d'aide mis en place par l'Etat ont favorisé une bonne production d’orge, de paille et un couvert végétal satisfaisant. L'offre alimentaire dépasse la moyenne annuelle: 18 milliards d'unités fourragères contre 14 milliards UF. L'année dernière, la production laitière s'est accrue de 4,5% à 2,4 milliards de litres, alors que la production des viandes rouges s'est établie à 510.000 tonnes, en progression de 2%. Quant aux viandes blanches, elles ont dépassé les objectifs du 2e contrat-programme pour atteindre 584.000 tonnes. Un bémol, cependant: la dernière crise ouverte suite à l'apparition d'une maladie virale, que la profession estime toutefois maîtrisée. Cela dit, le secteur couvre 100% des besoins de consommation.
Depuis le lancement de la stratégie agricole en 2009, la production de betterave à sucre s'est inscrite en croissance soutenue pour dépasser les 3,5 millions de tonnes. Celle de la canne à sucre a néanmoins régressé. La production de sucre issue des plantes sucrières a enregistré une progression de 7%, à 510.000 tonnes. Elle couvre ainsi 43% des besoins de consommation.
Avec un volume de 7,6 millions de tonnes, les cultures maraîchères sont en plein essor. Sur les 2 millions de tonnes produites annuellement, elles parviennent à en exporter la moitié. Les maraîchages de saison, quant à eux, qui représentent 75% du total, couvrent largement la consommation intérieure à des prix en adéquation avec le pouvoir d'achat.
L'huile d'olive, de son côté, représente le levier d'avenir. En moins d'une décennie, la production d'olives a pratiquement doublé en passant de 800.000 tonnes en 2008-2009 à 1,4 million de tonnes en 2014-2015. Cette culture, peu exigeante en eau, s'exporte merveilleusement bien: 23.000 tonnes l'année passée, soit une explosion de 248%. Cela reste malgré tout en-deçà du potentiel.
Seul talon d'Achille du Royaume: les agrumes. Même si la filière a dépassé les objectifs de son contrat-programme avec une production de 2 millions de tonnes, ses produits ne s'exportent pas bien. L'exportation peine à franchir le cap des 25%.