La proposition de décréter une amnistie sur les avoirs des marocains à l'étranger a été bien accueillie par l'opposition et la majorité parlementaire. "Cette mesure vise à récupérer quelque 4 milliards de dollars séjournant irrégulièrement à l'étranger", a déclaré lundi à Le360 le ministre du Budget, Driss Yazami El Idrissi. Cet amendement, visant à renforcer le projet de loi de finances de 2014, a de "grandes chances d'être adopté par la Chambre des conseillers", selon plusieurs avis recueillis lundi par Le360 auprès de différents groupes parlementaires.
L'Exécutif rassure
Mohamed Boussaid, ministre de l'Economie et des finances, a déclaré que cette "amnistie est juste, objective et positive pour l'Etat pour récupérer les fonds à l'étranger. Elle n'est pas un signal pour encourager l'évasion". Boussaid s'est exprimé, lundi, en marge de la discussion du projet de loi des Finances 2014 au sein de la commission des finances relevant de la Chambre des conseillers. Il a souligné que cette amnistie porte uniquement sur l'année 2014. "Nous voulons appliquer cette amnistie dans le respect des règles de l'art. Grâce à cet amendement, l'Etat va récupérer d'un côté ses droits, ses biens et d'un autre, il va régulariser la situation des contrevenants", a souligné de son côté Yazami. Et d'ajouter : "En France, une opération similaire a profité récemment à quelque 9.500 personnes déclarées". "Je suis optimiste quant à son adoption par la Chambre des conseillers", a-t-il conclu.
Pour sa part Driss Lachgar, premier secrétaire de l'USFP, a qualifié l'amnistie "d'idée respectable". "Toute opération qui blanchit ou soulage une partie de la société de tout dépassement est bénéfique", a-t-il déclaré à Le360. "Cette amnistie doit être assortie d'amendes pour récupérer les fonds et doit être entourée de garanties nécessaires pour dissuader les fraudeurs éventuels", selon Lachgar. Et de poursuivre : "Nous ne sommes pas pour la chasse aux sorcières. Cela n'empêche pas de répéter que le gouvernement d'Abdelilah Benkirane est à court d'idées pour résoudre la crise", a regretté le responsable socialiste.