Bourita: «Le Maroc rejette le fait accompli dans la délimitation de ses frontières maritimes»

Nacer Bourita,ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.

Revue de presseLors d’un séminaire international, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nacer Bourita, a exposé la vision du Royaume en matière de droit de la mer. Il a révélé que le Maroc et l’Espagne avaient entamé des négociations sur la délimitation des frontières maritimes, tout en précisant que le Maroc rejetait toute politique de fait accompli dans ce domaine. Une revue de presse tirée d’Al Akhbar.

Le 27/08/2025 à 20h11

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nacer Bourita, a révélé, mardi 26 août, que des négociations et un dialogue direct étaient actuellement en cours entre le Maroc et l’Espagne, en vue de définir le tracé de leurs frontières maritimes. Cette délimitation, a-t-il précisé, «s’opérera dans le strict respect de la souveraineté nationale, notamment dans les provinces du Sud», rapporte Al Akhbar dans son édition du jeudi 28 août.

Intervenant lors d’un séminaire organisé sous le thème «Pratiques internationales dans la délimitation des espaces maritimes», Bourita a souligné «cette démarche s’inscrit dans un cadre de bon voisinage, de transparence et d’intérêt commun». «Ce dossier est traité avec l’esprit de bon voisinage, de transparence et d’intérêt commun», a-t-il affirmé, ajoutant que cette «coopération maritime reflète une profonde réalité politique qui se manifeste dans la maturité du partenariat stratégique entre les deux pays». Le ministre a situé cette approche dans le sillage de la troisième conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, qui a jeté les bases juridiques régissant les espaces maritimes. Dans ce cadre, le Maroc a entamé le processus d’élargissement de son plateau continental au-delà de 200 milles marins.

Pour commémorer le vingtième anniversaire de la Convention de Montego Bay, le Royaume a déposé en 2017 des données préliminaires auprès de la Commission des limites du plateau continental (CLPC), avant de renforcer son arsenal juridique en 2020 par l’adoption de deux lois fondamentales relatives à la délimitation des eaux territoriales et à la zone économique exclusive.

Bourita a insisté sur l’attachement constant du Maroc à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, rejetant toute approche contraire ou tout acte unilatéral. «Notre doctrine en matière de délimitation des frontières maritimes ne peut se fonder sur la politique du fait accompli. À chaque tentative d’imposition, nous avons répondu avec fermeté, mais toujours dans le respect du droit de la mer», a-t-il martelé.

Au-delà de la simple délimitation, le ministre a expliqué que la vision marocaine aspirait à renforcer le développement durable, à construire des espaces de coopération et à préserver l’environnement maritime. «Cette philosophie est en parfaite harmonie avec la vision géostratégique énoncée par le Roi Mohammed VI, qui fait de la dimension maritime une pierre angulaire du développement et du rayonnement continental du Royaume», a conclu Bourita, citant le discours royal à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte.

Par Hassan Benadad
Le 27/08/2025 à 20h11