Le Projet de loi de finances (PLF) 2024 prévoit d’augmenter les taxes sur les boissons alcoolisées. En effet, les quotités de la taxe intérieure de consommation (TIC) appliquées aux vins, aux bières et aux spiritueux seront augmentées selon les taux suivants: de 850 à 1.500 DH/hl pour les vins; de 1.150 à 2.000 DH/hl pour les bières de 18.000 à 30.000 DH/hl pour les alcools éthyliques (alcool pur) destinés à la préparation ou contenus dans diverses boissons alcoolisées, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du jeudi 30 novembre.
«Cette mesure suscite des réactions de la part des acteurs du secteur. Un tenancier de bar contacté exprime son inquiétude quant à l’impact de cette hausse sur les établissements», lit-on. Mieux, de nombreux bars pourraient fermer en raison de cette augmentation. «Certains consommateurs pourraient également changer leurs habitudes de consommation et préférer acheter de l’alcool dans les épiceries et les supermarchés», lit-on encore.
Citée par le quotidien, un distributeur avance que cela aura un impact négatif sur le consommateur, car les prix des produits bon marché augmenteront. Prenons l’exemple d’une bière d’entrée de gamme très largement consommée au Maroc : son prix augmentera de 2,20 DH par unité pour un format de 25 cl et de 2,80 DH pour un format de 33 cl. Cette augmentation entraînera une baisse de la demande, car les consommateurs sont déjà sensibles aux variations de prix en raison de la diminution de leur pouvoir d’achat ces dernières années.
De plus, l’augmentation sélective des taxes sur différents types d’alcool pourrait nuire à leur compétitivité, ce qui modifierait les préférences des consommateurs et, par conséquent, leur comportement d’achat.
«Si la demande diminue en raison de l’augmentation des prix, cela pourrait également avoir des conséquences économiques négatives plus larges au niveau local, notamment des répercussions sur l’emploi, une réticence à l’expansion et une réduction des investissements», ajoute le quotidien.
Pour l’heure, le gouvernement a pris des mesures prudentes pour éviter de mettre une pression excessive sur cette industrie, notamment la contrebande. L’industrie des boissons alcoolisées au Maroc est déjà soumise à un taux de taxation d’environ 40%. Au-delà de ce seuil, une augmentation supplémentaire des taxes pourrait entraîner une baisse des recettes fiscales, car les consommateurs pourraient chercher des alternatives moins coûteuses ou se tourner vers les produits de contrebande.
L’impact réel de cette mesure ne pourra être évalué qu’après son officialisation et la mise à jour des tarifs par les fournisseurs d’alcool. En attendant, les tenanciers de bars sont dans l’expectative. La Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui attirera de nombreux clients, masquera en partie les effets de cette augmentation tarifaire. Après la CAN, les effets de cette hausse se feront probablement ressentir, et il sera important de surveiller l’évolution du secteur.