Selon L’Economiste, il se consomme au Maroc, chaque année, 85 millions de litres de bière, soit autour de 260 millions de bouteilles, en moyenne, pour une population de 33,5 millions d’habitants. Pour le vin et les autres alcools, la consommation s’élève, par contre, à 30 millions de litres en moyenne par an. Ce qui induit des recettes fiscales conséquentes. Le Trésor a ainsi engrangé 708,7 millions de DH en 2014 pour les seules ventes de bière et 465,5 millions de DH sur le commerce des vins et alcools, pour la seule taxe intérieure de consommation (TIC). Au total, les recettes de la TIC sur les boissons alcoolisées atteignent, à fin septembre, 802,6 millions de DH. L’effet de la période de chaâbane, ramadan et des fêtes religieuses s’est clairement fait ressentir mais, selon l’opérateur cité par le journal, les ventes devraient reprendre, particulièrement vers le mois de décembre.
A noter que la hausse de la TIC induit un recours plus fréquent aux produits de contrebande étant donné que les prix sont souvent de 50 à 70% inférieurs à ceux pratiqués au Maroc. «Certains amateurs de boissons alcoolisées se sont tournés vers la production des ateliers clandestins», souligne L’Economiste qui constate que ces deux circuits parallèles de commerce de bière et vins ne sont pas comptabilisés dans les chiffres officiels et ne génèrent aucune recette fiscale. D’où l’intensification de la lutte contre la contrebande et la fabrication clandestine des boissons alcoolisées.
L’Economiste rappelle aussi que le commerce de l’alcool fait vivre le secteur du tourisme, de l’hôtellerie, la restauration, etc., ainsi que nombre de familles. Il fait également vivre de petits emplois les vendeurs ambulants, les cireurs… Mais le secteur est régi par deux textes qui remontent à 1967 et présentent de nombreuses failles rendant la réglementation inapplicable. Le journal évoque ainsi la vente aux marocains musulmans. «De nombreux tenanciers ont eu des démêlés avec la justice parce qu’ils avaient vendu du vin à des clients musulmans. C’est une grosse hypocrisie, car la poignée de clients non musulmans qui fréquentent les bars ne peut à elle seule absorber les millions de litres de boissons alcoolisées produites par le Maroc», ironise un épicier cité par le quotidien qui suggère de lever l’hypocrisie autour de ce commerce.