Banques: BAM confirme la solidité du secteur

Bank Al-Maghrib.

Revue de presseRésilience économique, profits bancaires en hausse et nouvelles règles face aux risques climatiques: le dernier rapport de Bank Al-Maghrib dresse le portrait d’un secteur bancaire marocain solide et en pleine mutation. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 29/07/2025 à 19h39

La Banque centrale du Maroc (Bank Al-Maghrib) a présenté la 21ᵉ édition de son rapport annuel sur la supervision bancaire. Un exercice clé pour faire le point sur la santé du secteur bancaire et les avancées en matière de régulation et de contrôle.

C’est lors d’une conférence de presse animée par Nabil Badr, adjoint au directeur de la Direction de la supervision bancaire, que les grandes lignes de ce bilan ont été dévoilées, indique le magazine Finances News Hebdo. Premier constat: malgré un contexte international volatil et des années de sécheresse à répétition, l’économie marocaine a su maintenir le cap. En 2024, la croissance nationale a atteint 3,8% et l’inflation a fortement reflué, tombant à 0,9%.

Dans ce climat plus favorable, le crédit bancaire a progressé de 4,6% tandis que les dépôts de la clientèle ont bondi de 9,2%, témoignant d’une confiance renouvelée des ménages et des entreprises envers les établissements bancaires. Quant aux créances en souffrance, leur niveau est resté globalement stable: 8,4% sur base individuelle et 9% sur base consolidée, soit des taux inchangés par rapport à l’année précédente.

Fort de ces indicateurs, Bank Al-Maghrib a opté pour un assouplissement graduel de sa politique monétaire. Son taux directeur a ainsi été abaissé de 50 points de base sur l’année, pour s’établir à 2,50% en décembre dernier, après deux baisses successives en juin et décembre, rappelle Finances News.

Autre signal positif: les résultats des banques conventionnelles ont enregistré une hausse notable de 24%, confirmant la robustesse du système bancaire marocain. Quant aux banques participatives, elles ont, pour la première fois, atteint l’équilibre de leurs résultats, après plusieurs années de montée en régime progressive.

Sur le plan prudentiel, le secteur bancaire continue de présenter des fondamentaux solides. Le ratio de solvabilité moyen s’est établi à 16,2% et le ratio de fonds propres de catégorie 1 à 13,5%, soit bien au-delà des seuils réglementaires fixés respectivement à 12% et 9%. Le niveau de liquidité à court terme est également resté confortable, rassurant quant à la capacité des établissements à faire face à d’éventuels chocs.

Mais au-delà des indicateurs financiers, Bank Al-Maghrib met aussi l’accent sur les nouveaux défis de la supervision, soit la gestion des risques liés au changement climatique et l’accélération de la digitalisation des services bancaires. En 2024, la Banque centrale a publié deux nouvelles directives encadrant la gestion des risques climatiques par les banques et participé à l’élaboration de la stratégie nationale pour le développement de la finance climat à l’horizon 2030.

Concernant la transformation digitale, BAM a modernisé le cadre réglementaire encadrant les établissements et services de paiement afin de stimuler les paiements numériques. La Banque centrale a également délivré trois agréments à des plateformes de financement participatif (crowdfunding), dont une spécialisée dans le don. Parallèlement, la surveillance des cyber risques a été renforcée en coordination avec la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSII), relevant de l’administration de la Défense nationale.

Bank Al-Maghrib a également multiplié les actions de sensibilisation du public afin de promouvoir un usage sécurisé des services bancaires en ligne et de prévenir les tentatives de fraude. L’année 2024 a également vu l’aboutissement de plusieurs chantiers législatifs et réglementaires visant à renforcer le dispositif de gestion des crises bancaires. Ces réformes portent notamment sur la refonte des outils de traitement des établissements en difficulté, la révision du mécanisme de liquidité d’urgence et la préparation d’un projet de loi pour la création d’un marché secondaire des créances douteuses.

Par La Rédaction
Le 29/07/2025 à 19h39