La croissance économique au Maroc devrait ralentir à 2,4% en 2024, avant de rebondir à 3,7% l’année prochaine, et revenir à 3,3% en 2026, indique la Banque mondiale (BM) dans ses dernières prévisions mondiales. Ce taux de croissance, dont le ralentissement résulte de la contraction de la production agricole au début de cette année, serait en deçà de celui prévu par l’institution financière pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).
La croissance moyenne du PIB dans la région devrait, en fait, s’accélérer pour atteindre 2,8% en 2024, puis 4,2% en 2025, essentiellement grâce à l’augmentation progressive de la production pétrolière et d’un regain d’activité à partir du quatrième trimestre 2024, indique la BM.
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Les perspectives de croissance pour 2024 dans la région ont été révisées à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier dernier, à cause de la prolongation des coupes de production pétrolière et du conflit en cours dans la région.
Dans le détail, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devraient voir leur croissance à se consolider, pour s’établir à 2,8% en 2024 et 4,7% en 2025. L’économie saoudienne devrait ainsi renouer avec la reprise en 2024, soutenue par les secteurs non pétroliers, avant de s’accélérer en 2025 avec la relance graduelle de l’activité pétrolière.
Une croissance de 2,9% pour les pays importateurs de pétrole
Pour ce qui est des pays importateurs de pétrole, la croissance se situerait à 2,9% en 2024 et poursuivrait sa progression autour de 4% par an en 2025-26. L’économie égyptienne devrait monter en régime, tirée par une hausse des investissements en partie grâce à un accord «de grande envergure» avec les Émirats arabes unis. En Jordanie, la croissance resterait stable, même si les activités liées au tourisme connaîtront une baisse de régime à court terme.
Pour la Tunisie, les prévisions de la BM font état d’un rebond de la croissance, alors que l’activité à Djibouti, au même titre qu’au Maroc, devrait ralentir en 2024. En Palestine (Cisjordanie et Gaza), l’activité devrait poursuivrait sa baisse en 2024, dans une fourchette comprise entre -6,5 % et -9,4 %, «en raison de la gravité du conflit en cours».
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En Syrie et au Yémen, les perspectives sont qualifiées par la BM de «sombres et incertaines», dans un contexte marqué par le conflit en cours, les violences et troubles intérieurs, et les tensions en mer Rouge.
Des risques à surveiller
La possibilité d’une intensification des conflits armés dans la région représente un risque majeur pour ses perspectives de croissance, prévient la BM. Pour les pays importateurs de pétrole, un durcissement des conditions financières mondiales risque d’entraîner des sorties de capitaux et une dépréciation des taux de change, ajoute-t-elle. Dans les pays confrontés à un fort endettement public, le fardeau du service de la dette devrait s’alourdir en raison de coûts d’emprunt plus élevés et du risque accru d’instabilité financière, poursuit-elle.
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La région MENA reste exposée à des phénomènes météorologiques violents liés au changement climatique, ainsi qu’à d’autres types de catastrophes naturelles, qui constituent autant de risques de détérioration économique, selon la Banque mondiale.
En outre, les répercussions d’une croissance plus faible que prévu en Chine pourraient impacter négativement les pays exportateurs de pétrole à cause de la baisse de la demande et des cours pétroliers qui s’ensuivraient. En revanche, une croissance plus forte qu’attendu aux États-Unis et l’amélioration de la demande mondiale qui en résulterait pourraient profiter aux exportations régionales.