Tout était prêt pour démarrer le point de presse trimestriel du wali de Bank Al-Maghrib (BAM). Comme à l’accoutumée, les journalistes sont venus nombreux assister au rendez-vous fixé à 15h30 et les caméras étaient bien placées pour retransmettre en direct la rencontre très attendue de Abdellatif Jouahri. D’autant plus que celle-ci intervient quelques minutes après l’annonce d’une nouvelle hausse de 50 points de base du taux directeur qui atteint désormais 3%, et ce, suite à la réunion du Conseil de BAM.
Les responsables du département de communication de BAM ont été eux-mêmes pris de court par le report de la rencontre, lequel a été imposé, disent-ils, par des raisons personnelles.
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Dans un communiqué diffusé ce mardi 21 mars, BAM a relevé que la nouvelle hausse du taux directeur vise à prévenir l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues et renforcer davantage l’ancrage des anticipations d’inflation en vue de favoriser son retour à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix.
«Après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut niveau depuis 1992, l’inflation devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme. Elle ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne et sa composante sous-jacente se situerait à 6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier et ce, en raison essentiellement de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus», indique la banque centrale dans un communiqué publié à l’issue de sa première réunion trimestrielle au titre de l’année 2023.
Ces projections supposent que les chocs à l’origine de cette augmentation se dissiperaient graduellement au second semestre à la suite des différentes mesures prises par le gouvernement à cet égard, indique la même source, notant qu’en 2024, sous l’hypothèse que les pressions aussi bien internes qu’externes continueraient de s’atténuer, la tendance fondamentale des prix se situerait à 2,3%.
Cependant, poursuit BAM, le démarrage programmé de la décompensation des prix des produits subventionnés devrait maintenir l’inflation globalement à un niveau élevé, soit 3,9%. Malgré une relative atténuation des pressions d’origine externe, les données récentes montrent que l’inflation continue de s’accélérer, sous l’effet notamment de chocs d’offre internes sur certains produits alimentaires, relève le Conseil, prenant note, à cet égard, des mesures mises en place par le gouvernement pour améliorer l’offre de ces produits et assurer le bon fonctionnement de leurs marchés.