BAM: les crédits bancaires à la consommation en net ralentissement en 2023

Le siège de Bank Al-Maghrib, à Rabat.

Les crédits bancaires ont connu une hausse de 5,2% au Maroc en 2023. Ces financements ont profité plus au secteur public (+20,1%) qu’au secteur privé (+1,1%), fait savoir Bank Al-Maghrib.

Le 31/01/2024 à 18h29

Le crédit bancaire s’est globalement bien comporté au Maroc en 2023, enregistrant une croissance de 5,2% par rapport à 2022, avec un encours de plus de 1.114 milliards de dirhams, selon les derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib (BAM). Toutefois, il est en ralentissement par rapport à 2022, qui a par ailleurs affiché un taux de croissance nettement supérieur aux années précédentes (+7,6%). Pour rappel, le crédit bancaire s’était accru de 5,3% en 2019, 4,5% en 2020 et 3% en 2021.

Au cours de l’année 2023, le financement bancaire a profité plus au secteur public, avec un bond de 20,1% par rapport à 2022, qu’au privé (+1,1%). Plus en détails, l’augmentation des crédits bancaires octroyés au secteur public a bénéficié notamment aux sociétés non financières publiques (+27%), alors que les prêts aux administrations locales ont connu une hausse de 4,3%.

S’agissant du financement bancaire du secteur privé, il est tiré vers le bas notamment par les crédits aux sociétés non financières privées qui font du surplace (+0,1%). Quant aux crédits aux ménages, ils ont progressé de 2,2%.

Il ressort également des dernières statistiques de BAM que le crédit bancaire au secteur non financier a connu un net ralentissement, affichant une croissance de 2,9% à fin décembre dernier, contre 8% à fin décembre 2022. À noter que la banque centrale s’attendait à ce que le crédit au secteur non financier connaisse une «sensible» décélération à 2,6% en 2023, avant de s’accélérer à 4,6% en 2024 et à 4,7% en 2025.

Le financement bancaire de trésorerie en baisse de 1,2%

Les chiffres de BAM montrent que le crédit bancaire a été, encore une fois, soutenu par les crédits à l’équipement qui ont connu une évolution à deux chiffres (10,2%) en 2023, ce qui renseigne sur une dynamique de l’investissement privé. En revanche, les comptes débiteurs et crédits de trésorerie ont reculé de 1,2%, contre un bond de 16% en 2022.

Les crédits immobiliers continuent, quant à eux, à perdre en dynamisme, affichant une croissance de 1,2% à fin décembre dernier. Cette décélération résulte d’une baisse de régime pour les crédits destinés aux particuliers pour l’achat du logement (1,9%), dont le financement participatif à l’habitat (14,2%), et d’un repli de 1,7% des crédits aux promoteurs immobiliers.

Pour les crédits à la consommation, ils n’ont progressé que de 0,4% à fin décembre dernier, contre une hausse de 3,9% un an plus tôt, selon BAM, qui ajoute que les créances en souffrance ont progressé de 4,9% à plus de 93,16 milliards de dirhams en 2023.

Par Lahcen Oudoud
Le 31/01/2024 à 18h29