Les concessionnaires automobiles auraient de moins en moins d'argent. C'est pour vérifier ce constat, qui revient immanquablement dans le discours des responsables de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aviam), que La Vie Economique, dans son édition du 7 juillet, passe en revue les comptes financiers des treize plus grands concessionnaires automobiles du Maroc. Un échantillon plus que représentatif puisque ces opérateurs réalisent la quasi-totalité des ventes du secteur.
Première constatation, le chiffre d'affaires de la distribution automobile s'est nettement redressé depuis 2013, considérée comme la dernière annus horribilis du secteur avant le retour à la croissance. En effet, les concessionnaires étudiés totalisent, en 2015, des revenus de 21,8 milliards de dirhams, en hausse de 7% par rapport à 2014. Année au terme de laquelle le chiffre d’affaires du secteur avait également augmenté de 5,4%. Cette embellie est à lier à la correction des ventes amorcées en 2013 et passées de 121.000 unités à 131.935 unités en 2015, soit une hausse d’environ 10% en deux ans. D’après l’Aviam, le prix moyen par véhicule est en baisse ces dernières années. Selon les calculs de La Vie Eco, il se situe à 165.000 dirhams, sans distinction entre les segments. Cette moyenne renseigne sur le fait que le marché continue de croître par le bas, grâce seulement aux petites citadines.
Cependant, à la différence des volumes vendus qui ont retrouvé de la rigueur, la rentabilité n’a pas suivi à tous les coups. En 2014, les opérateurs ont vu leur résultat net global se replier à 800 millions de dirhams avant de repasser à 849 millions de dirhams. Selon les professionnels, avec ce niveau de résultat, la rentabilité du secteur reste limitée autour de 4%, alors que les distributeurs automobiles d’autres pays voient leur ratio atteindre 10 voire 15%. Selon La Vie Eco, les données bilancielles recoupées avec les statistiques de l’Aviam confortent les propos des professionnels. En 2013, les concessionnaires gagnaient 7.400 dirhams en moyenne par véhicule vendu. Leur marge est descendue à 6.420 dirhams en 2014, puis à 6.400 dirhams en 2015.
