Les chiffres sont exclusifs et ils ont été obtenus par le quotidien L’Economiste auprès de Barid Al Maghrib. Et c’est en soi un bilan qui en dit long sur un statut présenté comme la solution à l’informel et au chômage: l’auto-entrepreneur. On y lit que depuis son opérationnalisation il y a un peu moins de dix ans, 615.660 personnes ont adhéré au régime d’auto-emploi, dont 389.565 sont actifs. Un peu moins de 5.000 dossiers sont actuellement à l’étude.
«Le secteur des services se taille la part du lion avec 44% des inscriptions, suivi des activités commerciales (40%), de l’industrie (9%) et de l’artisanat (7%). L’envolée des adhésions a été enregistrée au cours de l’année Covid, en particulier 2020, année où le nombre d’inscriptions a explosé pour atteindre 174.665», relate le quotidien dans son édition du 26 mars. Un chiffre qui s’explique notamment par les implications économiques et financières de l’état d’urgence dues à la crise sanitaire, avec des fermetures administratives obligatoires et des licenciements.
D’où le recours au statut d’auto-entrepreneur pour se créer son propre emploi, d’autant plus que ce cadre professionnel permet d’offrir ses prestations à plusieurs clients. Sur un autre registre, il convient de signaler la radiation définitive de 118.116 personnes.
«L’un des avantages que représente le statut porte sur la possibilité d’exercer à partir de son domicile sans obligation d’avoir un siège ou d’être domicilié. Ainsi, sur les 615.660 personnes ayant adopté ce régime, 262.117 exercent chez elles, soit 42,25%. 12,52% pratiquent leurs activités dans un magasin, 7,05% sur chantier», souligne L’Economiste.
Sur le plan de la répartition par nationalité, les nationaux représentent l’écrasante majorité, environ 98,3%, tandis que les étrangers constituent à peine 1,07% (10.437 personnes). Par périodicité, il faut noter que 554.155 auto-entrepreneurs exercent de manière permanente (89,32%) contre 66.250 pratiquant des activités saisonnières (soit 10,68%).
«Si l’année 2020 a enregistré une forte hausse des demandes d’inscription au registre national des auto-entrepreneurs, le rythme a commencé à fléchir à partir de 2021 avec 104.529 immatriculations, pour baisser à 73.519 personnes en 2022, puis 61.160 en 2023», lit-on encore.
Pour les deux premiers mois de 2024, le nombre d’immatriculations s’élève à 3.820. Les statistiques officielles relatives aux inscriptions ne sont pas ventilées par secteur.
Par conséquent, il est difficile de distinguer la part des prestataires de services (qui sont majoritaires) de ceux qui exercent une activité commerciale, industrielle ou artisanale. Cette répartition est importante car le régime fiscal des prestataires de services a été complètement raboté. Ce qui réduit largement son attractivité.