La généralisation de la protection sociale, voulue par le roi Mohammed VI, constitue l’un des chantiers les plus structurants du Maroc contemporain. Elle érige la santé et la dignité du citoyen au rang de priorités nationales, tout en consolidant les fondements d’une société équitable et résiliente.
Aujourd’hui, grâce à la mise en œuvre de cette vision, plus de 24 millions de Marocains bénéficient d’une couverture médicale au titre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), contre à peine 8 millions en 2021. Cette progression spectaculaire traduit la mobilisation exemplaire de la CNSS et l’efficacité du déploiement du dispositif à travers tout le Royaume.
Un seul régime, quatre dispositifs pour inclure tous les citoyens
La généralisation de l’AMO repose sur une architecture unique mais différenciée, qui prend en compte la diversité des situations professionnelles et sociales. La CNSS gère aujourd’hui quatre régimes, couvrant sans exception toutes les catégories de la population.
AMO des travailleurs salariés: le socle historique de la couverture médicale
Ce régime s’adresse aux salariés du secteur privé, aux pensionnés, aux travailleurs domestiques et à certaines professions assimilées. L’ouverture du droit intervient après 54 jours de cotisations sur 6 mois. En cas de perte d’emploi, de divorce ou de décès, la couverture est maintenue temporairement.
Le financement est assuré par des cotisations partagées entre employeurs et salariés, à un taux global d’environ 6,37%. Les bénéficiaires -assurés et ayants droit- profitent d’un panier complet de soins: consultations, hospitalisations, actes chirurgicaux, soins dentaires, maternité et médicaments, avec un taux de remboursement jusqu’à 100% pour les affections de longue durée (ALD).
AMO des Travailleurs Non-Salariés (TNS): une couverture adaptée aux indépendants
Destiné aux professions indépendantes (artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales, auto-entrepreneurs…), ce régime permet à plus de 3,5 millions de TNS de bénéficier d’une protection médicale équivalente à celle des salariés.
L’ouverture du droit intervient après trois mois de cotisation. Le taux appliqué est également de 6,37%, calculé sur une assiette forfaitaire propre à chaque catégorie professionnelle.
Les prestations offertes sont identiques: soins médicaux, hospitalisation, actes chirurgicaux, analyses, médicaments et prise en charge des ALD. Ce régime constitue une avancée majeure pour des millions de travailleurs auparavant exclus du système.
AMO Tadamon: la solidarité nationale au service des plus vulnérables
Successeur du RAMED, l’AMO Tadamon couvre les populations à faibles revenus, incapables de cotiser. L’État prend en charge la totalité des cotisations pour ces bénéficiaires, identifiés via le Registre social unifié (RSU).
Les assurés Tadamon accèdent gratuitement aux établissements publics de santé et peuvent aussi se faire rembourser dans le secteur privé, une nouveauté majeure par rapport à l’ancien système RAMED.
À fin 2024, près de 4 millions de familles (environ 11 millions de personnes) sont couvertes, avec plus de 15 milliards de dirhams versés par l’État à la CNSS pour financer leurs cotisations.
AMO Achamil: une couverture pour les inactifs solvables
Lancé en janvier 2024, l’AMO Achamil s’adresse aux personnes sans activité professionnelle mais capables de contribuer financièrement à leur assurance maladie. L’inscription passe par le RSU, et le montant de la cotisation -entre 144 et 1.164 dirhams par mois -dépend du niveau de revenu déclaré.
Les bénéficiaires profitent du même panier de soins que les autres régimes AMO: consultations, hospitalisation, soins dentaires, maternité et médicaments. En moins d’un an, plus de 300.000 personnes ont déjà adhéré à ce nouveau dispositif, comblant le dernier maillon vers la couverture universelle.
Un accès équitable à des soins de qualité
Grâce à l’AMO, tous les assurés et leurs ayants droit bénéficient d’un panier complet de soins.il s’agit notamment de :
• Consultations médicales et hospitalisations,
• Examens et analyses,
• Actes chirurgicaux,
• Suivi de maternité et de l’enfant,
• Soins dentaires,
• Remboursement des médicaments.
Le taux de couverture atteint 70% de la Tarification nationale de référence, et peut aller jusqu’à 100% pour les affections de longue durée (ALD). L’AMO garantit également le maintien temporaire de la couverture en cas de perte d’emploi, de divorce ou de décès de l’assuré principal.
La CNSS, moteur d’une révolution sociale et digitale
En parallèle du déploiement du système, la CNSS a engagé une transformation numérique profonde pour rendre les services plus accessibles et plus rapides.
Aujourd’hui, 93% des dossiers de remboursement sont traités de manière dématérialisée. Plus de 3.000 points de proximité à travers le pays -agences, guichets partenaires et relais locaux- facilitent l’accès à l’information et la gestion des prestations.
La Caisse prépare aussi le lancement de la feuille de soins électronique, prévue pour 2026. Cette innovation simplifiera davantage le parcours de l’assuré, réduira les délais de remboursement et renforcera la transparence.
Un modèle marocain de protection sociale en marche
La généralisation de l’AMO ne se limite pas à la couverture médicale: elle s’inscrit dans une stratégie nationale intégrée de protection sociale, incluant aussi les allocations familiales, les retraites des non-salariés et les indemnités pour perte d’emploi.
Soutenue par un budget de plus de 39 milliards de dirhams en 2025, cette politique sociale ambitieuse traduit la volonté du Maroc de placer la justice sociale au cœur de son modèle de développement.
Une réforme au service de la dignité du citoyen
En garantissant une couverture médicale universelle, le Royaume réalise une avancée majeure vers l’égalité des chances et la cohésion nationale. Grâce à la mobilisation constante de la CNSS, chaque Marocain -salarié, travailleur indépendant, inactif ou vulnérable- dispose désormais du droit fondamental à la santé.
Ce chantier royal, mené avec rigueur et engagement, illustre la concrétisation d’un rêve collectif: un Maroc plus solidaire, plus inclusif et plus humain.







