Le verdict pourrait par ailleurs se faire attendre pendant plusieurs semaines après la clôture des débats.
Greg Kelly, 64 ans, encourt une peine de dix ans de prison, voire plus, pour avoir aidé Carlos Ghosn à dissimuler aux autorités boursières des revenus équivalant à plus de 70 millions d'euros que Nissan avait convenu de lui payer ultérieurement, selon les procureurs japonais.
Ce juriste américain clame son innocence depuis le début de toute l'affaire, dès son arrestation en novembre 2018, le même jour que celle de Carlos Ghosn.
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Mais celui qui ne devait être qu'un second rôle dans ce procès s'est retrouvé en première ligne depuis la fuite du Japon de Carlos Ghosn fin 2019. Nissan est aussi jugé dans cette affaire, mais en tant que personne morale, et plaide coupable.
Depuis l'ouverture de ce procès en septembre dernier, les débats ont été souvent techniques et arides, en décortiquant la façon dont Carlos Ghosn et Nissan cherchaient à contourner de nouvelles règles japonaises sur la transparence des hauts salaires entre 2010 et 2018.
Le constructeur automobile, de nombreux témoins et les procureurs ont dressé le portrait d'un grand patron cupide, tout-puissant et craint par ses lieutenants.
Nissan était "progressivement devenu un endroit où les employés voulaient seulement satisfaire le patron", a par exemple témoigné mercredi Makoto Uchida, cadre du groupe depuis 2003 devenu son directeur général fin 2019.A l'inverse, Greg Kelly a ces derniers mois présenté Carlos Ghosn comme un leader "talentueux" et "efficace", que Nissan devait et cherchait à conserver absolument, pour éviter qu'il ne rejoigne un groupe concurrent en entraînant une fuite de cerveaux.
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Résidant en permanence au Liban depuis sa fuite du Japon alors qu'il était en liberté sous caution à Tokyo, Carlos Ghosn demeure ainsi hors d'atteinte de la justice japonaise et nie en bloc tous les accusations contre lui. Il est aussi concerné par plusieurs enquêtes judiciaires en France.
Michael et Peter Taylor, deux complices de sa fuite arrêtés l'an dernier aux Etats-Unis puis extradés au Japon début 2021, attendent leur jugement à Tokyo le 19 juillet. Le parquet a requis près de trois ans de prison contre chacun.