Affaire Bab Darna: clouée dans un fauteuil roulant devant la juge d’instruction, la DAF passe aux aveux

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L’affaire Bab Darna franchit une nouvelle étape. La juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Ain Sebaâ a auditionné, jeudi, la directrice administrative et financière (DAF) du groupe immobilier.

Le 18/01/2020 à 15h09

La magistrate chargée de l’instruction du dossier, Amina Doulfakar, a enfin démarré les auditions des dirigeants poursuivis dans le cadre de cette affaire d’escroquerie. A ce jour, sept personnes ont été arrêtées: Mohamed El Ouardi, le PDG du groupe, mais aussi sa directrice financière, son directeur commercial, un commercial et un comptable, en plus du notaire, sont sous les verrous.

Jeudi dernier, la directrice administrative et financière, A.A. a passé près de deux heures devant la juge d’instruction. «Son état de santé s'est gravement détérioré depuis son incarcération. Elle s’est présentée en fauteuil roulant», nous confie une source proche du dossier.

L’audition de la DAF s’est déroulée en présence de deux avocats. La juge d’instruction l’a interrogée sur les contrats de réservation portant sa signature, correspondant à un certain nombre de projets initiés par des sociétés filiales du groupe. Le PDG Mohammed El Ouardi lui déléguait la signature des contrats engageant la société Medi House SARL, l’une des principales filiales du groupe, conjointement avec le directeur général du groupe, Othmane El Boukfaoui. Ce dernier a été arrêté quant à lui fin décembre, en Côte d’Ivoire. Son extradition aura lieu une fois les démarches nécessaires accomplies.

Lors de son interrogatoire par la police, la DAF, qui occupe également le poste de secrétaire générale du groupe, a reconnu avoir créé en son nom, sur instructions du PDG Mohammed El Ouardi, le 18 octobre 2019, trois nouvelles sociétés chacune affectée à un projet. Il s’agit de Majorelle Golden Californie, Majorelle Tamaris Garden et Glamour Beach.

«La création simultanée de ces entreprises intervient en réponse à la pression exercée par les réservataires… La gestion effective est restée entre les mains du PDG, qui a voulu se dédouaner de toute responsabilité juridique à l’égard des contrats et autres engagements signés au nom de ces entités», a-t-elle reconnu devant les éléments de la police judiciaire relevant de la préfecture de police de Casablanca.

A.A., native de Youssoufia, 38 ans, est titulaire d’un doctorat en chimie de l’environnement, à l’université Hassan 1er de Settat. Selon les fiches distribuées par le promoteur immobilier, elle aurait justifié d’une expérience de cinq ans dans l’administration financière, appuyée par un diplôme en administration des affaires auprès de l’Ecole française des affaires (EFA). Chez Bab Darna, elle recevait un salaire mensuel de 13.000 dirhams.

Par Wadie El Mouden
Le 18/01/2020 à 15h09