Affaire Bab Darna: annulation du sit-in prévu le 19 septembre à Casablanca

L’épouse du PDG du groupe Bab Darna a été interpellée et placée en garde à vue, ce mercredi 14 avril 2021.

L’épouse du PDG du groupe Bab Darna a été interpellée et placée en garde à vue, ce mercredi 14 avril 2021. . DR

Les victimes des projets fictifs du groupe Bab Darna ont décidé d’annuler le sit-in de protestation prévu initialement le 19 septembre. Les autorités leur ont refusé l'autorisation de tenir leur manifestation, à cause de la situation épidémiologique que traverse actuellement Casablanca.

Le 13/09/2020 à 16h40

Les victimes du groupe immobilier Bab Darna vont devoir prendre leur mal en patience. Le sit-in de protestation prévu devant la coupole Zevaco (plus connue sous le nom de Kora Ardia), place Maréchal, le 19 septembre prochain, n’aura finalement pas lieu. Idem pour la marche pacifique programmée le même jour en direction de la préfecture de Casablanca-Anfa.

L’épidémie ayant atteint des proportions inquiétantes ces derniers temps à Casablanca, les autorités de la ville ont refusé de délivrer une autorisation pour ce rassemblement prévu par les victimes de Bab Darna. Ces derniers voulaient faire entendre leur colère contre le retard pris dans le traitement judiciaire de cette affaire.

Entre 2017 et 2018, près d'une douzaine de projets immobiliers fictifs, tous standings confondus, avaient été commercialisés par Bab Darna. Le PDG du groupe, Mohammed El Ouardi, et ses nombreuses sociétés immobilières ne détenaient, en fait, aucun des terrains sur lesquels devaient être bâtis ces projets, et ont laissé sur le carreau plus de 1.000 réservataires, qui leur avaient avancé des sommes parfois très importantes.

Selon des projections fiables, le montant des avances non restituées par le groupe Bab Darna est estimé à plus de 400 millions de dirhams, sans compter les 80 millions de dirhams de créances en souffrance cumulées auprès du secteur bancaire.

Sept personnes ont, depuis, été arrêtées: Mohamed El Ouardi, le PDG du groupe, mais aussi sa directrice financière, son directeur commercial, un commercial et un comptable, en plus d'un notaire, tous actuellement sous les verrous.

Début février dernier, à l’issue d’une longue série d’auditions, la juge d’instruction près le tribunal correctionnel de Aïn Sebaâ a fait état de "son incompétence" dans le traitement de ce lourd dossier, donnant ainsi au procès une nouvelle tournure.

Le dossier a ensuite été transféré à la chambre correctionnelle de la Cour d'appel après que les faits ont été requalifiés de crimes. Un juge d'instruction s’est alors saisi de l'affaire, qui est toujours à l'instruction.

Par Ayoub Khattabi
Le 13/09/2020 à 16h40