Lors de la séance plénière de la deuxième Chambre tenue hier, mardi 7 juin 2022 et en réaction à une réponse du ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, sur les efforts déployés pour développer la compétitivité logistique au niveau national, le conseiller de la CGEM à la chambre des représentants, Abdelilah Hifdi, a déploré le retard accusé dans le déploiement de la stratégie logistique national actée il y a une dizaine d’années.
Mise en place en 2010 suite à la signature d’un contrat-programme entre l’Etat et le secteur privé représenté par la CGEM, cette stratégie vise, à l’horizon 2030, à réduire les coûts logistiques, accélérer la croissance du PIB et contribuer au développement durable du pays, grâce à une infrastructure logistique performante.
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Douze ans plus tard, force est de constater qu’un bon nombre des objectifs prédéfinis n’ont toujours pas été atteints, notamment, la mise en place d’un réseau intégré de zones logistiques à travers tout le territoire national. «Monsieur le ministre, je ne vous tiens pas responsable de la situation actuelle du secteur, mais l’objectif principal de la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique n’a pas été atteint», a d'emblée souligné Abdelilah Hifdi.
Le président du groupe parlementaire de la CGEM a expliqué ainsi que si ladite stratégie s’est fixée comme objectif de développer un réseau national intégré de zones logistiques à proximité des grands bassins de consommation, des zones de production et des principaux points d’échanges sur une superficie globale de 3.300 hectares à l’horizon 2030, dont 2.080 hectares en 2015, seuls 28 hectares sont opérationnels à ce jour avec comme seul opérateur la Société nationale du transport et de la logistique (SNTL) à travers la zone logistique de Zenata.
Parmi les objectifs phares de la feuille de route figure également la réduction du coût logistique de 20 à 15% du PIB. Ce dernier se situe actuellement à 19,6% selon les dernières données de l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL). «Nous n’avons jamais réellement procédé à une évaluation objective et technique de la stratégie logistique nationale. Le seul bilan qui a été fait est celui de l’AMDL qui parle d’un taux de réalisation de 14% des objectifs prédéfinis et d’un coût logistique de 19,6% du PIB à ce jour. C’est inacceptable», a affirmé Abdelilah Hifdi.
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Le parlementaire a dans ce sens appelé à réviser d’urgence la stratégie logistique nationale et à revoir les prérogatives de l’AMDL. «Compte tenu du retard accusé et qu’on ne pourra plus rattraper dans les quelques années qui restent, nous vous proposons de réviser cette stratégie dans le cadre de la bonne gouvernance du secteur», a-t-il préconisé.
Et de conclure: «Il est aussi nécessaire de réviser le rôle et les fonctions de l’AMDL afin d’accélérer la mise en place d’un modèle de gestion efficace en collaboration avec le secteur privé, qui a été écarté jusque-là des projets en cours, que ce soit à Zenata-Mohammedia ou à Ait Melloul».