5G: publication imminente du décret d’attribution au Bulletin officiel

Après avoir attribué les licences 5G à Maroc Telecom, Inwi et Orange Maroc, le Royaume s’apprête à mettre en service le très haut débit mobile.. DR

Revue de presse Après l’attribution des licences 5G à Maroc Telecom, Inwi et Orange Maroc, le Royaume s’apprête à lancer officiellement le très haut débit mobile. Cette avancée technologique, attendue pour coïncider avec le 6 novembre, marque une étape majeure dans la stratégie «Maroc Digital 2030». Au-delà d’une simple évolution technique, la 5G promet de transformer en profondeur l’industrie, les services et la compétitivité économique du pays. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 28/10/2025 à 19h29

Le Maroc s’apprête à franchir une étape décisive dans sa transformation numérique. Après l’attribution, en juillet dernier, des licences 5G à Maroc Telecom, Inwi et Orange Maroc, le pays se prépare à activer le levier technologique le plus attendu de la décennie. Derrière cette avancée, c’est tout un modèle industriel, réglementaire et territorial qui se met en place pour ancrer durablement le Royaume dans l’ère du très haut débit.

«La publication imminente du décret d’attribution au Bulletin officiel marquera l’ultime étape avant le lancement commercial de la 5G», indique le magazine Finances News Hebdo. Selon plusieurs sources citées par l’hebdomadaire, cette mise en service pourrait coïncider avec le 6 novembre, date symbolique du cinquantenaire de la Marche verte. L’histoire de ce déploiement a commencé le 11 juillet 2025, lorsque l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a lancé son appel à concurrence dans le cadre de la stratégie «Maroc Digital 2030», qui ambitionne de moderniser les infrastructures numériques et de renforcer la compétitivité technologique du pays. Deux semaines plus tard, les trois opérateurs historiques étaient officiellement retenus.

Citée par Finances News, Salma Touzani, analyste télécoms basée à Casablanca, relève que «le Maroc a fait le choix d’une régulation structurée et prévisible, fondée sur la transparence et la concurrence loyale». Elle souligne que cette approche graduelle permet de sécuriser les investissements tout en évitant la précipitation observée sur d’autres marchés africains. Les résultats publiés par l’ANRT indiquent que Maroc Telecom a obtenu une bande de 120 MHz pour 900 millions de dirhams TTC, tandis qu’Inwi et Orange Maroc se sont chacun vu attribuer 70 MHz pour 600 millions de dirhams TTC. L’enveloppe totale atteint ainsi 2,1 milliards de dirhams, pour des licences valables vingt ans et renouvelables.

Le régulateur impose également des engagements stricts, notamment couvrir 45% de la population d’ici 2026 et 85% à l’horizon 2030. «Le coût global du déploiement est estimé à plus de 80 milliards de dirhams d’ici 2035, en incluant les investissements dans les équipements, la fibre optique, la maintenance et l’énergie. Au-delà du saut technologique, il s’agit d’un chantier industriel d’envergure», résume Finances News Hebdo.

Avec cette attribution, le Maroc devance plusieurs économies régionales. Peu de pays africains disposent d’un cadre réglementaire aussi complet. En Afrique du Nord, seuls l’Égypte et la Tunisie amorcent à peine leur transition. Seule l’Afrique du Sud a véritablement lancé la 5G à grande échelle. Ce positionnement conforte le rôle du Maroc comme laboratoire numérique du continent. L’ANRT, en concertation avec les opérateurs, a choisi la bande des 3,5 GHz, utilisée par l’Union européenne et de nombreux pays asiatiques, garantissant une interopérabilité accrue et une meilleure efficacité spectrale.

Mais au-delà de la compétition régionale, le Maroc mise sur un impact industriel concret. L’ANRT rappelle que la 5G vise avant tout à servir les besoins des secteurs productifs (industrie, logistique, santé et agriculture). Dans les zones économiques du pays, les industriels voient déjà dans cette technologie un outil pour automatiser leurs chaînes de production, améliorer la traçabilité et optimiser la maintenance. Les opérateurs, de leur côté, anticipent un nouveau marché prometteur: celui des réseaux privés 5G destinés aux grands sites industriels et aux zones portuaires.

Le défi reste immense. La 5G ne se contente pas de prolonger la 4G. Elle repose sur une architecture entièrement nouvelle. Les opérateurs devront déployer des antennes massive MIMO, densifier les sites radio et renforcer la fibre optique reliant les stations de base. Le cœur du réseau, virtualisé, permettra de gérer dynamiquement la bande passante selon les usages. Dans un premier temps, les opérateurs marocains lanceront leurs services en mode non-standalone (NSA), avant de migrer vers une 5G pleinement autonome (SA).

Si les licences sont attribuées, la commercialisation ne pourra débuter qu’après la publication officielle du décret. Les opérateurs sont cependant techniquement prêts pour un lancement avant la fin de 2025. Cette phase transitoire leur permet d’ajuster leurs obligations de couverture, de tester la conformité des équipements et d’affiner leurs stratégies tarifaires. Selon Salma Touzani, «le Maroc a tout intérêt à éviter un lancement précipité. Une 5G stable et bien calibrée renforcera la confiance du marché beaucoup plus durablement qu’un déploiement hâtif».

Par La Rédaction
Le 28/10/2025 à 19h29