À la veille du lancement officiel de la 5G au Maroc, l’effervescence est palpable dans le secteur des télécommunications. «Au-delà du simple bond technologique, cette transition représente un marché colossal estimé à plus de 80 milliards de dirhams sur la période 2025-2035», indique le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 15 octobre. Les opportunités ne manquent pas: infrastructures, génie civil, ordinateurs, serveurs, data centers, antennes et pylônes… autant de segments où les acteurs technologiques espèrent s’imposer.
Les grands équipementiers mondiaux, comme Nokia, Ericsson et Huawei, observent avec enthousiasme l’évolution du marché marocain. Selon L’Economiste, ces groupes ont d’ores et déjà décroché des contrats liés à la 5G et s’apprêtent à capitaliser sur le déploiement de la «Full 5G» à l’horizon 2030. «Chacun des trois groupes a pu sécuriser des marchés au Maroc. Avec l’arrivée de la 5G complète, ils auront des opportunités pendant au moins dix ans pour commercialiser leurs solutions», explique un expert du secteur cité par le quotidien.
Parmi les premiers à avoir misé sur la 5G au Maroc, le géant chinois Huawei occupe une position de choix. Le groupe a anticipé l’essor de cette technologie en signant des partenariats avec les institutions publiques et les trois opérateurs majeurs (Maroc Telecom, Orange et Inwi). «Plus de la moitié des infrastructures télécoms marocaines reposeraient déjà sur les solutions Huawei», affirme L’Economiste. L’équipementier se dit «5G Ready» après avoir mené avec succès tous les tests nécessaires.
Huawei ne se limite pas à la fourniture d’infrastructures. Le groupe souhaite également faire du Maroc un leader africain de la 5G. Pour cela, il déploie des programmes de formation destinés aux jeunes talents, ingénieurs, développeurs et startups. Cette stratégie vise à renforcer sa présence locale tout en s’insérant durablement dans l’écosystème 5G marocain.
«Le groupe finlandais Nokia, lui aussi, entend devenir un acteur majeur de la 5G au Maroc», précise L’Economiste. L’entreprise a signé plusieurs protocoles d’accord et mémorandums d’entente, notamment avec le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, pour soutenir la stratégie Maroc Digital 2030. L’objectif est d’accélérer le déploiement de la 5G et de la fibre optique à l’échelle nationale. Nokia accompagne déjà Orange Maroc dans la modernisation de son réseau et a inauguré à Salé un centre d’innovation dédié à la formation, à la recherche et au développement de solutions technologiques.
De son côté, le groupe suédois Ericsson se positionne également comme un fournisseur clé. Son partenariat stratégique avec Orange vise à préparer le réseau de l’opérateur à la 5G Standalone (SA), en utilisant notamment des technologies avancées telles que le Dual Mode 5G Core et la Cloud Native Infrastructure Solution.
La 5G repose avant tout sur des bandes de fréquences adaptées, souligne le quotidien. Au Maroc, selon l’ANRT, les déploiements s’appuieront principalement sur les bandes 700 MHz, pour couvrir les axes routiers et ferroviaires, et 3,5 GHz. La fréquence 2,1 GHz pourrait également être utilisée pour certaines applications.
À plus long terme, la 5G SA ou «Full 5G» sera déployée pour les réseaux privés, dans les ports, aéroports, usines, ou encore au sein de l’OCP. Mais cette technologie plus avancée reste complexe à mettre en œuvre. Selon un expert cité par L’Economiste, «son adoption à grande échelle au Maroc n’est pas attendue avant 2030».







