«Lorsque l’on m’a demandé d’effacer le portrait, j’ai refusé en expliquant qu’il s’agissait d’une œuvre artistique. Ils ont fini par enlever le visage quand même. C’est un acte de vandalisme».
Le témoignage est de Mouad Aboulhana, le street-artiste auteur de la fresque en hommage à Leïla Alaoui sur la façade du Technopark à Tanger.
Interrogé par Le360, l’artiste tangérois a expliqué qu’il avait de l’admiration pour la photographe marocaine décédée en 2016 dans les attentats terroristes de Ouagadougou au Burkina Faso. «Je me suis toujours intéressé au travail de la défunte et j’ai pensé à cet hommage que j’ai proposé au responsables du Technopark…» confie Mouad Aboulhana.
Au lendemain de l’intervention, le mercredi 23 juin, des autorités qui ont effacé le portrait, le wali de Tanger, Mohamed Mhidia, a donné ses instructions pour que le chantier de la fresque reprenne. L’artiste s’est donc rendu ce vendredi 25 juin sur les lieux pour reprendre à zéro la peinture du visage et des yeux qui ont été à l’origine de la décision des autorités. «On m’a demandé de cacher les yeux» avait confié l’artiste pour Le360.
Sur Twitter, Samira Sitail, l’ex-directrice de l’information de 2M a réagi à ce fait qui secoue la toile depuis deux jours. «Qu’on ne nous raconte pas d’histoires: effacer le visage de Leïla Alaoui, c’est plier devant l’obscurantisme. Qu’on suggère de lui cacher les yeux, ceux-là-mêmes avec lesquels elle a regardé ses meurtriers en face, est bien pire que de reculer devant le terrorisme».