Le Comptoir des mines galerie à Marrakech, affiche jusqu'au 11 juin une programmation riche et diversifiée. Le dessin contemporain sous toutes ses coutures a élu domicile dans cet espace dédié à l’art.
Trois expositions, deux individuelles et une collective, animent en simultané ce bâtiment historique. «Un parcours artistique à la découverte de 14 artistes et de plus d'une soixantaine d'œuvres d'art. Des grands formats de Abdelaziz Zerrou dans le hangar, à l'exposition collective dans les appartements de l'immeuble, en passant par l'exposition individuelle de Mariam Abouzid Souali», tel est le programme alléchant de cet événement, dont le vernissage s’est déroulé le 13 mai.
Abdelaziz Zerrou a installé ses travaux dans le hangar du Comptoir des mines. Natif de Casablanca, en 1982, il réside entre la Suisse et le Maroc. Ce diplômé de l’Institut national des beaux-arts de Tétouan présente, jusqu’au 11 juin, son œuvre récente, «un ensemble de dessins à l’encre de chine et poudre noire, tout en portant une réflexion sur l’identité, ainsi que sur la culture savante et populaire». L’artiste s'abstient de commenter et de présenter son œuvre devant une caméra.
En revanche, il affiche un palmarès édifiant. Il expose à «Spazio 1929» (Lugano, Suisse), au Musée de la photographie et des arts visuels (Marrakech, Maroc), à la «Fabbrica del Vapore» (Milan, Italie), au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (Rabat, Maroc), à la «Galleria Continua» (Le Moulin, France) et au musée «New Art Exchange» (Nottingham, Angleterre).
La deuxième exposition individuelle est celle de Mariam Abouzid Souali. Ses travaux sont exposés dans l’un des appartements du bâtiment. Véritable révélation, cette jeune rifaine née en 1989, a également fait ses premières armes à l’Institut national des beaux-arts de Tétouan.
«Le dessin correspond à toutes les pratiques artistiques. Tout ce qui est trace représente pour moi le dessin. Il y a le côté graphique qui revient dans mon travail. C’est très important et cela a trait à ma subjectivité», explique Mariam Abouzid Souali.
Pour ses projections futures, elle prône que «dans l’art, il y a une grande place au hasard. L’évolution et le progrès de l’imaginaire dépendent de rencontres fortuites». En attendant, elle poursuit ses recherches en explorant les frontières entre l’onirique et le réel, entre la mémoire et le vécu à l’université Bryn Mawr College en Pennyslvanie aux États-Unis.
L’exposition collective, sous le thème "Héros, anti-héros, personnages extraordinaire", réunit, elle, 12 artistes et dévoile au public près de 26 œuvres.
«Afin de créer cet événement dédié au dessin contemporain, nous avons demandé à plusieurs artistes multidisciplinaires de proposer des visions croisées sur leur perception du héros. Ceci, en privilégiant la technique du dessin dans toutes ses formes, un médium qui repousse aujourd’hui constamment ses limites», explique Imane Barakat, chef de projet art contemporain CM Galerie.
Et de préciser: «ainsi, certains artistes font référence à des périodes de l’histoire et à des personnages connus, d’autres proposent une vision beaucoup plus personnelle, souvent abstraite».
L’artiste Mohamed Saïd Chaer, célèbre pour ses cartons (box), voit dans cette exposition «un bon collectif de genres différents. L’exposition est complète. Chaque artiste a apporté sa perception des choses».