Le docteur Asma Lamrabet a publié aux Etats Unis, la version anglaise de son livre «les hommes et les femmes dans le coran: Quelle égalité?» intitulé «Women and Men in the Qur’an». Un ouvrage qui fait une lecture scientifique du Coran et met à plat les interprétations des conservateurs sur la condition de la femme dans l’islam. Des concepts rigoristes et figés depuis des siècles qui font de la femme une subalterne de l’homme et qui lui doit obéissance et soumission. Dans sa note de présentation, elle dénonce ce qu’elle définit pertinemment comme étant "la sacralisation des interprétations et la marginalisation du Coran".
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«L'Islam est la religion qui opprime les femmes, et entrave inévitablement leur émancipation. Telle est l'image de l'Islam aujourd'hui. Un stéréotype récurrent. Pourtant, ce n'est pas l'Islam en tant que message spirituel qui opprime les femmes mais bien les différentes interprétations et dispositions juridiques entérinées depuis des siècles par des idéologies savantes, qui, faute d'avoir été réformées, ont fini par supplanter le texte sacré, et se transformer en des lois religieuses immuables».
Dans sa réflexion, le docteur se réfère aux textes du Coran tout en éludant les interprétations erronées qui, d’ailleurs, diffèrent d’un «savant» à l’autre.
Elle étaye son argumentaire par la vie et le comportement du prophète Mohammed ainsi que les figures emblématiques féminines de l’Islam. Il est vrai qu’après l’arrivée de l’Islam, les femmes avaient le même statut que les hommes et se comportaient comme tel dans les périodes de guerre comme celles de la paix.
Auteur de plusieurs ouvrages sur la femme dans l’Islam dont notamment «Le Coran et les femmes» et «Musulmane tout simplement», Asma Lamrabet n’a jamais cessé de plaider pour l’égalité entre l’homme et la femme. Sa rationnalité scientifique lui a permis de bien assimiler le Coran pour contrer les interprétations orthodoxes des esprits figés.
Elle en a payé le prix quand elle a prôné l’égalité entre l’homme et la femme dans l’héritage. Elle a été contrainte de démissionner de la Rabita Mohammadia des Oulémas. Mais cette réformiste invétérée n’a pas pour autant baissé les bras. Elle l’a dit d’ailleurs quand elle fut attaquée par les conservateurs: «Une étape est terminée. Je poursuivrai sereinement et librement mon engagement». La preuve par ce livre.
