Une série comique saoudienne a provoqué l’ire des Marocains sur les réseaux sociaux. Et pour cause, l’un des épisodes de ce feuilleton intitulé «Shir Shat» diffusé durant ce mois de Ramadan sur une chaîne saoudienne présente Marrakech comme étant une capitale du tourisme sexuel.
Il est question d'un groupe de Saoudiens qui, ayant menti à leurs épouses, leur faisant croire qu’ils partaient à la Omra, se trouvent en réalité à Marrakech. Dans une des scènes de ce feuilleton, les protagonistes ont loué une villa pleine de filles et ils ont comme plan de convenir d’un mariage de jouissance. Sur Twitter, la colère des internautes marocains bat son plein.
C’est pour eux une atteinte à la dignité des femmes marocaines. Ce feuilleton rappelle la polémique créée il y a quelques années par une production koweïtienne qui montrait les Marocaines comme étant soit des sorcières soit des femmes de mœurs légères.
Plusieurs internautes se demandent comment une autorisation de tournage a pu être délivrée pour une série qui montre une telle image négative du Maroc et des Marocaines. «Imaginez si une série marocaine présentait un Marocain choisissant parmi une vingtaine de femmes saoudiennes, quelle serait la réaction des Saoudiens?», s’est interrogé un internaute marocain.
Contacté par le360, Sarim Fassi Fihri, directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), indique que l'autorisation de tournage a été octroyée en mai 2018 pour un tournage à Marrakech à la fin du même mois. Par ailleurs, le directeur du CCM est étonné d'apprendre que cette série présente Marrakech comme une capitale du tourisme sexuel. «C'est une comédie, rien dans le dossier qui nous a été présenté ne correspond à la scène en question», a-t-il déclaré, précisant qu'une enquête était en cours pour déterminer les responsabilités. «S'il s'avère que le scénario a été modifié, nous allons contacter les responsables et leur faire part de notre mécontentement. Pour l'instant, nous sommes en train d'enquêter».
Les Marocains ne sont pas les seuls à avoir critiqué cette série. Les Saoudiens ont pour leur part jugé qu'elle portait atteinte à la sacralité de la Omra, et à l'image des Saoudiens, hommes et femmes.