Programmé dans le cadre du Festival Gnaoua et musiques du monde, l’auteur, compositeur et interprète franco-palestinien Saint Levant, de son vrai nom Marwan Abdelhamid, était très attendu par ses fans marocains. Ils étaient en effet nombreux à se déplacer de plusieurs régions du pays pour assister à son concert, qui s’est tenu dans la soirée du vendredi 28 juin sur la scène Moulay El Hassan.
L’artiste, qui vient de sortir son nouvel album intitulé «Deira», jouit en effet d’une grande popularité au Maroc, particulièrement visible sur les réseaux sociaux, où son physique avantageux et son style vestimentaire détonnant autant que ses chansons mêlant, en même temps et dans un renversant mélange, les langues arabe, française et anglaise, font systématiquement mouche.
À Essaouira, le public était donc bel et bien au rendez-vous, scandant en choeur les grands succès du chanteur, dont «Galbi», «Form Gaza with love», «Deira» ou encore son hit «5AM in Paris», les ponctuant à répétition du cri de «Free Palestine». Mais moins que la prestation sur scène de Saint Levant, c’est son attitude qui aurait désarçonné les spectateurs, suscitant dès le lendemain critiques et commentaires peu élogieux sur les réseaux sociaux.
Ainsi, à la fin du concert, alors que la foule lui offrait des salves ininterrompues d’applaudissements, un drapeau du Maroc lui a été remis. Après l’avoir récupéré et gardé dans ses mains quelques instants, le chanteur l’a pratiquement jeté sur scène. Un geste fort indélicat, qu’on pourrait mettre sur le compte de la fatigue ou de l’inattention, mais qui n’a pas manqué de choquer, provoquant incompréhension et indignation parmi l’assistance. Quand on brandit fièrement le drapeau de son pays d’origine à chaque occasion, la moindre des choses est de respecter celui des autres.