Bien plus connu comme romancier, poète ou essayiste, Tahar Ben Jelloun n’en a pas moins une longue proximité, voire une véritable intimité, avec la peinture.
Il existe d'ailleurs une corrélation entre le métier d’écrivain de Tahar Ben Jelloun et sa passion pour la peinture. L'artiste a besoin de ces deux activités pour trouver, sans doute, une sorte d’équilibre, voire une récréation vitale, à l'écriture de ses romans, qui s’emparent souvent de la part la plus sombre de l’homme.
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Dans la préface qu'il a faite du catalogue d’exposition, Tahar Ben Jelloun explique comment son activité d’écrivain et de peintre sont devenues consubstantielles à son équilibre: «à chaque fois, j’explique comment je passe de l’écriture sur ce que j’appelle «la douleur du monde» à sa «lumière». J’ai souvent écrit sur les injustices, sur la solitude, sur l’abandon. Mais j’avais besoin d’explorer l’autre face de cet univers sombre. C’est là où la peinture, telle que je l’aime, s’est imposée à moi comme une évidence, comme une vieille rencontre, une amie éclairant mon chemin».
Le Prix Goncourt (cru 1987, pour La Nuit sacrée) s'est «mis à peindre pour faire oublier la part sombre du monde qu'[il] écrivai[t]».
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Les toiles exposées à L’Atelier 21, «peintes au Maroc, sous le soleil de Marrakech, avec sa lumière superbe, son air pur, ont quelque chose de différent par rapport à celles faites sous le ciel gris parisien», décrit Tahar Ben Jelloun. Toutes dégagent toutes une douce féerie et communiquent une joie rétinienne.
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Ces toiles reflètent le plaisir, le bonheur gourmand, qu’a eu leur auteur à les peindre. Dans les abords de ces toiles, l’artiste a inscrit des phrases, souvent des fulgurances poétiques, qui ajoutent au plaisir des yeux l’intensité du choc des mots.
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Comme l’explique Jack Lang, Président de l’Institut du monde arabe à Paris, dans l’avant-propos du catalogue d’exposition: «lors de la première exposition de sa peinture dans un musée en France –l’Institut du monde arabe en 2017– Tahar Ben Jelloun annonçait tenter de peindre la lumière du monde. Cinq années plus tard, sa vision universaliste ne se dément pas; elle appréhende le monde à une échelle davantage humaine, nous invitant au partage de ses émotions».
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Né en 1947 à Fès, Tahar Ben Jelloun n'est certainement plus à présenter. Ses peintures font partie de nombreuses collections privées et publiques, dont celle de la Fondation Yannick et Ben Jakober (Espagne), du Musée San Salvatore In Lauro (Italie), de l’Institut du monde arabe (France) et de la Villa Harris, Musée de Tanger (Maroc).
Tahar Ben Jelloun vit entre Paris, Tanger et Marrakech.
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