«Avec Jeff Koons, Ai Weiwei figure parmi les artistes les plus cotés et les plus chers, encore vivants, chez Sotheby’s.» C’est ainsi que Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM), nous résume l’un des artistes les plus connus de notre époque et les plus importants de toute la scène artistique mondiale.
À l’invitation de la FNM, Ai Weiwei est actuellement en visite au Maroc pour la préparation d’une exposition de ses œuvres. La toute première de l’artiste à être organisée sur le continent africain et dans le monde arabe, cette exposition est prévue en septembre 2025. «Une exposition qui apporte du sens requiert beaucoup de temps et de préparation», nous explique-t-il.
Cela promet. A la fois sculpteur, photographe, réalisateur, écrivain, Ai Weiwei envisage «une exposition unique» associant des artistes, mais aussi des artisans, marocains, précise Mehdi Qotbi. Pour l’artiste, ce projet est «un rêve qui devient réalité. J’ai tant de choses à apprendre de l’art africain. Le Maroc sera un bon point de départ pour moi. J’ai visité de nombreux pays en Afrique par le passé, comme le Kenya, la Tanzanie, l’Egypte et aujourd’hui le Maroc. Mais c’est la première fois qu’un musée d’art contemporain africain m’invite à exposer mes œuvres. Le musée Mohammed VI est d’une grande qualité. Ceux qui en sont en charge sont d’un haut niveau de professionnalisme.»
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Que peut donc apporter l’art africain à celui dont les œuvres sont exposés dans les quatre coins du monde? «Je ne peux pas encore répondre à cette question. Je n’en suis qu’à mes débuts. J’ai encore deux ans devant moi pour en savoir plus et connaître ce qui en sortira», confie humblement celui qui affirme qu’il lui reste encore tout à apprendre. Pour lui, c’est une quête qui passe par des formes et des moyens d’expression artistique, mais aussi des géographies.
Également blogueur, volontiers provocateur et avec l’humour pour support, Ai Weiwei revendique la liberté pour seul guide dans son processus créatif. «La provocation est pour moi la vraie vocation de toute expression artistique. L’humour est également essentiel pour moi puisqu’il offre la possibilité de regarder les choses sous un angle différent», nous déclare-t-il.
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Pour Mehdi Qotbi, c’est «une chance extraordinaire d’avoir Ai Weiwei au Maroc», d’autant qu’«il est tombé littéralement amoureux de notre pays, de sa lumière, de son architecture». «Sa présence comme son projet au Maroc donnent une visibilité exceptionnelle à la culture dans le Royaume et à la place que Sa Majesté lui accorde. Une place acceptée aujourd’hui par les plus grands artistes», conclut-il.