Le compte à rebours a commencé! La Cour suprême de Pologne se penchera le 6 décembre prochain sur un pourvoi en cassation dans l'affaire d'extradition aux Etats-Unis de Roman Polanski, le cinéaste franco-polonais.
Le pouvoir conservateur polonais a rouvert en mai dernier la procédure d'extradition du réalisateur poursuivi pour le viol d'une mineure en 1977, contestant ainsi la décision du tribunal de deuxième instance de Cracovie qui avait tranché en faveur de Roman Polanski.
"La Cour suprême pourra prononcer son jugement le jour même, mais il n'est pas possible d'en avoir la certitude", a déclaré à l'AFP l'un des avocats du cinéaste, Jerzy Stachowicz.
Selon ce dernier, il est difficile de prévoir si Roman Polanski, 83 ans, assistera en personne à l'audience.
Dans son pourvoi en cassation, le procureur général Zbigniew Ziobro, qui est aussi ministre de la Justice dans le gouvernement populiste de Droit et justice (PiS), a reproché au tribunal de Cracovie d'avoir "renoncé à élucider suffisamment" certaines circonstances légales en vigueur aux Etats-Unis et "jugé de manière sélective et trop unilatérale en faveur de Roman Polanski".
La Cour suprême peut maintenant soit confirmer la décision du tribunal de Cracovie, soit la casser partiellement ou totalement et renvoyer l'affaire devant un tribunal.
En 1977, en Californie, Roman Polanski, à l'époque âgé de 43 ans, avait été poursuivi pour avoir violé Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans.
Après quarante -deux jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste, qui avait plaidé coupable de "rapports sexuels illégaux" avec une mineure, s'était enfui des Etats-Unis avant l'annonce du verdict, craignant d'être lourdement condamné malgré un accord conclu avec la justice américaine.
La ligne de défense de ses avocats polonais consistait à démontrer que la demande d'extradition n'était pas fondée, compte tenu de cet accord.
En 2010, la justice suisse avait rejeté la demande d'extradition américaine.
Né en France de parents polonais, l'auteur de "Rosemary's Baby" et de "Chinatown" vit en France avec son épouse, l'actrice Emmanuelle Seigner, mais se rend souvent en Pologne.
Il n'est jamais retourné aux Etats-Unis, pas même pour recevoir l'Oscar du meilleur réalisateur en 2003 pour "Le pianiste".