A force de se rencontrer à Bamako, on se fait un nom et des amis. C’est un peu le principe de ce festival dédié aux arts visuels. En dix ans, date anniversaire pour la Biennale, l’événement photographique a gagné en notoriété et est devenu un tremplin pour les artistes émergents.
Les 800 candidatures reçues cette année témoignent de sa popularité grandissante. «Soit quatre fois plus que pour l’exposition de 2011 », se réjouissent les organisateurs. La vidéaste Randa Maroufi et le photographe Mounir Fatmi sont parmi les deux artistes marocains qui participent à cette grand-messe artistique.
«Telling me» est la thématique qui a été retenue pour ces dixièmes rencontres.
Comme le souligne l’édito de la directrice artistique Bisi Silva, et les commissaires associés à l’événement, Antawan I. Byrd et Yves Chatap, leur souhait est de «renouveler le regard sur la photographie ou la vidéo telles qu’elles se créent en Afrique. On y verra donc tant des œuvres documentaires et artistiques que des formes s’approchant de l’installation. On peut d’ores et déjà remarquer, à travers la pré-sélection des artistes, une importante part faite au travail tiré d’archives de films et d’images. L’humour est aussi présent, ainsi qu’une certaine dérision de la part des créateurs sur eux-mêmes et leurs pays», informent-ils. Rire sans tomber dans la légèreté semble être le parti pris de ces rencontres.
Les thématiques traitées sont parfois aussi graves. La problématique des religions est également abordée. Les photographes sont invités à raconter l’Afrique. « Non pas à travers une vision superficielle des choses mais dans une tentative d’aller, par l’image, dans la profondeur de la réalité de leurs temps. Cette approche permettra de créer un lien entre le passé, le présent et le futur du continent. Elle s’adaptera parfaitement aux bouleversements récents qu’ont connu le Mali ainsi que l’Afrique du Nord avec les Printemps arabes ou, plus récemment, le Burkina Faso », concluent les organisateurs.
