Le journaliste Omar Salim, décédé hier lundi 17 juillet à l’âge de 69 ans, a été inhumé ce mardi au cimetière Chouhada de Casablanca, aux côtés d’autres illustres personnalités comme Abdellah Ibrahim, Abderrahmane Youssoufi ou encore Touria Jebrane.
Alors qu’il devait présenter, jeudi 13 juillet au cinéma Ritz, le dernier roman historique de Mouna Hachim, intitulé «Ben Toumert ou les derniers jours des voilés», la veille de cette rencontre, Omar Salim avait été victime d’une attaque cardiaque et admis dans une clinique privée de la métropole.
Aucun officiel n’était présent à ses obsèques, ce mardi 18 juillet au cimetière Chouhada de Casablanca, mais ses proches et ses amis, dont plusieurs journalistes qui l’ont longtemps côtoyé et qui disent avoir énormément appris aux côtés, étaient là pour rendre un ultime hommage à l’homme connu pour sa grande culture, sa bonhomie et son franc-parler.
Karim Benamar, fils d’Omar Salim
«Le plus bel héritage qu’il nous a légué, c’est d’être incorruptibles»
Aujourd’hui, nous ses trois enfants, Adil, Hicham et moi-même, n’avons pas perdu qu’un père. On a perdu un ami, un confident. C’est cela qui est difficile. Il nous a toujours éduqués dans l’honnêteté la plus totale et la plus grande transparence.
Et le plus bel héritage qu’il nous a légué, c’est d’être incorruptibles. Le premier jour où je suis rentré dans le métier, il m’a dit: «Ecoute Karim, maintenant que tu es devenu journaliste, parfois on peut essayer de te corrompre, et sache que la première enveloppe que tu prendras sera ton prix pour le reste de ta vie.»
Mon père est enterré aux côtés de ses amis: Abderrahmane Youssoufi, Touria Jabrane, Abdellah Ibrahim et El Khyam. Et s’il y avait un point commun entre tous ces gens, c’est qu’ils étaient incorruptibles.
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Mohssine Jaidi, neveu d’Omar Salim
«Un homme très cultivé et accueillant»
Omar Salim, c’était mon tonton. Il était pour moi comme un deuxième père. C’est lui qui avait préconisé qu’on s’inscrive en cours d’équitation. Il nous faisait toujours rire, moi et mon frère, qui est champion d’équitation. Il nous racontait des histoires, des anecdotes. Il était très cultivé et très accueillant.
Karim Dronet, journaliste
«Un personnage qui a marqué l’histoire des médias au Maroc»
Omar Salim est un homme qui aimait les arts, la culture, qui chantonnait régulièrement du Brel, du Aznavour, du Piaff aussi. C’était vraiment quelqu’un de merveilleux avec qui on apprenait beaucoup. C’est un personnage qui a marqué l’histoire de la presse marocaine, de la télévision et de la radio marocaine à travers Medi 1 Radio. C’est une personne qui nous a beaucoup apporté et qui s’est bonifiée avec le temps. C’est vrai qu’aujourd’hui sa disparition est brutale, mais le personnage restera assurément pendant longtemps dans l’esprit des Marocains et de la presse marocaine.
Mouna Hachim, écrivaine
«Je suis bouleversée par cette perte»
Omar Salim, je l’ai connu lorsque j’opérais dans la presse à l’époque. Je l’avais interviewé pour un portrait alors qu’il était à 2M. Depuis, nous avions eu quelques contacts sur le plan professionnel et ça s’est transformé en de très belles amitiés. On ne se voyait pas régulièrement, mais il était toujours présent.
Dernièrement, il m’avait contactée dans le cadre de l’association Anouarts pour présenter mon livre et pour le modérer. C’était exactement jeudi dernier et j’ai appris la veille qu’il était hospitalisé. Je suis bouleversée honnêtement par cette perte au vu de ce qu’il représente, de son intégrité et de sa joie de vivre.
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Amine Birouk, journaliste
«Une voie distinctive, un homme plein d’humanité»
Omar Salim, c’est une voie. C’est une fenêtre à travers l’information, puisqu’il a fait partie des pionniers de Medi 1 Radio. Il représentait à l’époque une fenêtre pour le Maroc puisque c’était la source d’information la plus plausible, et déjà, sa voix, son ton est quelque chose de distinctif, ça lui permettait d’exister. Il avait une personnalité, une vie.
Pour l’avoir connu pendant une période à 2M, où il était même mon patron, je peux vous dire que c’était quelqu’un plein d’humanité. C’est quelqu’un qui encourageait les jeunes, qui prodiguait des conseils et qui était très spontané et avec qui on apprenait beaucoup.
Mamoun Salaje, chanteur
«Un homme très cultivé avec un grand franc-parler»
Omar Salim était un ami, un frère, et nous partagions une passion commune pour le grand Jacques Brel, et chaque année, le 9 octobre, date du décès de Jacques, et le 8 avril, sa date d’anniversaire, on se retrouvait, parfois dans un théâtre où il y avait 1.200 personnes, parfois dans un restaurant à dîner ensemble et à chanter.
Ce qui nous réunissait c’était la chanson, la bonne parole, la poésie, puisque c’était un féru de poésie. C’était un homme très cultivé, avec un grand franc-parler et c’est peut-être ce même franc-parler qui lui a valu des ennemis dans sa vie.
Baker Saddiki, président de la Fondation Tayeb Saddiki
«Un grand amoureux de la langue et de la culture françaises»
Omar Salim était non seulement un ami mais aussi un grand journaliste. Il fut directeur des programmes de 2M, comme tout le monde le sait, mais il a également formé plusieurs générations de journalistes. Il était un grand amoureux de la langue et de la culture françaises, un ami des arts et des artistes. Il était l’ami de feu Tayeb Saddiki, mon père. Aujourd’hui nous perdons non seulement un grand monsieur, mais également un grand ami.