Musiques sacrées: une chanteuse iranienne poursuivie pour avoir “chanté sans voile”

Sahar Mohammedi lors du festival des musiques sacrées de Fès

Sahar Mohammedi lors du festival des musiques sacrées de Fès . DR

Sahar Muhammadi, une chanteuse iranienne qui s’est produite lors des musiques sacrées de Fès aurait été rappelée par le ministère de la Culture iranien. Et pour cause, l’artiste aurait retiré son voile lors de sa performance, le 7 mai, ce que dément l'organisation du festival.

Le 16/05/2016 à 18h53

Le ministère de la Culture iranien aurait rappelé l'artiste iranienne Sahar Muhammadi pour avoir «chanté sans voile» lors d’un concert donné dans le cadre du festival des musiques sacrées du monde qui s’est déroulé du 6 au 14 mai, rapporte l’agence de presse Tasneem. L’artiste a livré une performance le 7 mai.

Le ministère souhaite ainsi poursuivre la chanteuse en justice pour «avoir dévoilé ses cheveux devant une foule de plus de cinq mille personnes et des musiciens de divers pays arabes», indique la même source.

L'agence de presse Tasneem rapporte également que le ministère de la Culture iranien précise «ne pas avoir été mis au courant de la participation de l'artiste Sahar Mohammadi à ce festival» et que celle-ci tente «d'échapper à la pression des conservateurs et à la police des mœurs».

Contacté par Le360, un membre de l'organisation du Festival rejette ces accusations et déclare, au contraire, que la chanteuse a bel et bien gardé son foulard durant toute sa prestation. 

Sahar Mohammadi, 31 ans, compte parmi les chanteuses les plus talentueuses de son pays. En Iran, porter le voile est évidemment obligatoire pour les femmes, avec, parfois un seuil de tolérance envers celles qui ne mettent le foulard qu'au milieu de la tête, laissant apparaître le haut de leurs cheveux...

Par Rania Laabid
Le 16/05/2016 à 18h53